Parlement: Le droit de vote à 16 ans ne convainc pas une commission

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ParlementLe droit de vote à 16 ans ne convainc pas une commission

La Commission des institutions politiques du National estime qu’il faut pour le moment abandonner l’idée d’introduire le droit de vote à 16 ans au niveau fédéral.

Christine Talos
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Christine Talos

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La Commission des institutions politiques du National (CIP-N) n’est pas convaincue par l’idée d’introduire le droit de vote à 16 ans au niveau fédéral. Sur la base des résultats de la consultation, elle estime qu’il faut pour le moment abandonner cette idée. Elle a proposé vendredi en fin de journée de classer par 14 voix contre 11 l’initiative parlementaire de la Verte bâloise Sibel Arslan à l’origine du projet.

La consultation a en effet révélé que 15 cantons se sont montrés défavorables à l’introduction du droit de vote à 16 ans, 7 se sont prononcés pour et trois n’ont pas pris position. Du côté des partis politiques, l’UDC, le PLR et le Centre ont pris position contre le projet. Le PS, les Verts et les Vert’libéraux y sont favorables.

Aux yeux de la commission, «il n’est pas opportun de séparer l’âge de la majorité civique et l’âge de la majorité civile», a-t-elle précisé. Et «il n’y a pas lieu de soutenir un projet qui n’est porté ni par une majorité de cantons, ni par une majorité du peuple à en juger par les résultats des votations sur le même sujet dans les cantons».

Résultats à nuancer

Une minorité de la commission a estimé que les résultats de la consultation devaient être nuancés «et ne sauraient être utilisés comme argument pour ne pas soumettre au vote du peuple et des cantons la question essentielle de la participation démocratique des jeunes citoyens».

Plusieurs cantons ont rejeté le vote à 16 ans ces dernières années. C’est notamment le cas de Neuchâtel, du Jura et de Berne. Seul Glaris l’accorde pour l’instant. Sur le plan international, l’Autriche connaît le droit de vote dès 16 ans depuis une dizaine d’années.

Le National devra se prononcer sans doute durant la session d’été.

Le PS et les Verts critiquent

La gauche a très vite réagi et critiqué la décision de la commission. Le PS appelle du coup le National à corriger le tir et à envoyer un signal en faveur des jeunes. «Les grands défis politiques, comme le réchauffement climatique ou la prévoyance vieillesse, soulèvent des questions existentielles qui concernent directement la jeune génération», explique Ada Marra, conseillère nationale socialiste (VD). Du côté des Verts, on critique aussi la décision. «C’est un affront à la volonté de la jeune génération d’avoir voix au chapitre», estime la sénatrice Lisa Mazzone. «175 ans après l’entrée en vigueur de la Constitution fédérale, 52 ans après l’instauration du droit de vote des femmes, il est grand temps de moderniser la démocratie en accordant le droit de vote à 16 ans».

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