SessionLes conditions d’accès au service civil seront durcies
Les sénateurs ont accepté une motion UDC qui demandait de reprendre la plupart des mesures proposées dans la réforme avortée du service civil de 2020.
- par
- Christine Talos
Il sera moins facile d’accéder au service civil. Après le National en septembre, le Conseil des États a approuvé lundi par 31 voix contre 9 une motion UDC qui proposait de reprendre six des huit mesures proposées dans la réforme du service civil qui avait avorté 2020.
Le texte demande notamment que toutes les personnes admises au service civil accomplissent 150 jours de service. Il veut aussi exclure que les médecins fassent du service civil dans leur domaine de spécialité. Les militaires qui n’ont plus de jours de service à accomplir doivent pouvoir être convoqués le cas échéant pour un service actif ou un service d’appui et ne pourront plus être admis au service civil.
Trop attractif
Le nombre de civilistes a bondi et trop de militaires partent au service civil après l’école de recrues. Il est indésirable que le passage tardif au service civil soit attractif, a expliqué Olivier Français (PLR/VD) au nom de la commission. L’an dernier, 6635 personnes ont été admises au service civil, soit une progression de 7,9% par rapport à 2021.
«Beaucoup quittent l’armée pour le service civil, car la situation de départ y est meilleure. Le service civil s’offre aux jeunes gens comme une meilleure variante, plus planifiable, parce qu’ils peuvent choisir quand ils partent et où ils vont. Ils n’ont pas de service le dimanche, pas de garde de nuit, etc. Il y a donc concurrence avec l’armée», a estimé Werner Salzmann (UDC/BE). Et de citer un sondage mené sur 100 civilistes. «Pas un seul n’a répondu qu’il l’avait fait pour des raisons de conscience. Seules des raisons organisationnelles ont été évoquées», a-t-il lancé.
69 millions en 2021
«Les 2000 admissions environ au service civil après l’école de recrues intervenue en 2021 ont représenté pour l’armée une perte de 69 millions de francs, ce qui confirme la nécessité d’agir», a abondé le ministre de l’Économie Guy Parmelin, qui se débat avec le manque de bras dans les PC.
Les Verts ont tenté en vain de combattre le projet. «L’armée ne ressortira pas grandie en tapant sur le service civil», a relevé Céline Vara (Verts/NE). Lisa Mazzone (Verts/GE) a elle cité les risques que la motion faisait peser sur des besoins de la société, puisque les civilistes sont régulièrement engagés dans les EMS, les crèches ou l’agriculture.