Mystère autour d’un quadruple meurtre d’étudiants dans l’Idaho

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États-UnisMystère autour d’un quadruple meurtre d’étudiants dans l’Idaho

Habitant en colocation, trois jeunes femmes et un homme ont été retrouvés lardés de coups de couteau. Un mois après, toujours aucun suspect dans cette affaire qui passionne l’Amérique.

Les quatre victimes: Kaylee Goncalves qui porte Madison Mogen sur ses épaules et Ethan Chapin avec Xana Kernodle. Les deux personnes floutées sont les colocataires qui n’ont pas été réveillées alors que les autres étaient poignardés à mort.

Les quatre victimes: Kaylee Goncalves qui porte Madison Mogen sur ses épaules et Ethan Chapin avec Xana Kernodle. Les deux personnes floutées sont les colocataires qui n’ont pas été réveillées alors que les autres étaient poignardés à mort.

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Il est 11 h 58, dimanche 13 novembre, quand les services de secours reçoivent un appel d’étudiants au 1122 King Road à Moscow, bourgade au milieu des collines de l’Idaho, État rural du nord-ouest américain. Sur place, les policiers découvrent quatre cadavres: deux au premier étage, deux au second. Les corps de Kaylee Goncalves, Madison Mogen, toutes deux 21 ans, Xana Kernodle et Ethan Chapin, 20 ans chacun et en couple, sont lardés de coups de couteau. Aucune trace de crime sexuel n’est relevée mais certaines des victimes portent des blessures de défense.

Selon les premiers éléments de l’enquête, ces étudiants sans histoire ont été tués dans leur sommeil, sans que cela ne réveille leurs deux autres colocataires dans cette maison blanche de trois niveaux aux petites fenêtres. L’heure du crime? Entre 02 h 52, heure des derniers coups de fil relevés sur le téléphone de Kaylee Goncalves, et l’appel aux secours en fin de matinée. Tous avaient fait la fête la veille, un banal samedi soir étudiant.

Le père de Kaylee Goncalves, l’une des victimes, a déclaré dimanche 11 décembre que les corps portaient de grosses plaies béantes qui étaient, selon lui, clairement l’œuvre d’un sadique, relate la BBC.

Des heures de vidéo de surveillance analysées

Rapidement, une centaine d’enquêteurs de la police locale, de celle de l’État et du FBI sont mobilisés. Ils collectent 113 scellés, 4000 photographies et plus de 5000 indices. Mais «il n’y a pour l’instant aucun suspect connu, aucune arrestation ni aucune arme retrouvée», résume la police sur son site internet. Lundi 12 décembre, Roger Lanier, de la police de Moscow, a déclaré qu’une «armée d’analystes» regardait des vidéos de surveillance de toute la ville qui ont été téléchargées par des résidents et des propriétaires d’entreprises. «Comme vous pouvez l’imaginer, il y a des heures et des heures et des heures de vidéo, donc cela prend beaucoup de temps».

La liste des individus blanchis de tout soupçon est, elle, plus longue: les deux colocataires survivantes; un homme à capuche vu près de Kaylee Goncalves et Madison Mogen alors qu’elles achetaient à manger dans un «food truck» en sortant d’un bar, vers 1 h 30 du matin; celui qui les a conduites à la maison désormais maudite; les amis appelés le matin par les colocataires rescapées; un homme qui aurait suivi Kaylee plusieurs mois auparavant.

Peur sur le campus

Le fait divers alimente la peur sur le campus de l’Université de l’Idaho. De nombreux étudiants se sont réfugiés chez leurs parents, poursuivant leurs études à distance, loin d’une ville désormais recouverte de neige où se sont multipliées les patrouilles de police et la sécurité autour des écoles. Une angoisse dopée par un discours des autorités aussi fluctuant qu’avare en informations.

C’est un «crime passionnel», avait déclaré le maire de Moscow au lendemain des meurtres, avant de revenir sur ses propos. Le jour suivant, la police rassurait en affirmant qu’il n’y avait «pas de danger», l’attaque étant «isolée et ciblée», puis a rétropédalé, se faisant plus évasive. Samedi, quatre semaines après, elle appelait encore le public à «se déplacer en groupe».

La police se tait sur les détails

Et puis, les enquêteurs se gardent de rendre publics nombre de détails: où ont été précisément retrouvées les victimes? Quelles sont leurs plaies? Quels traces, empreintes, échantillons d’ADN ont été collectés? Quelle est la teneur du premier appel aux secours? Ces questions sans réponse ont enclenché en ligne une machine à rumeurs.

Sur une branche du forum géant Reddit, des milliers d’apprentis enquêteurs élaborent toutes sortes de spéculations, dissèquent à leur manière des images de vidéo surveillance, voire se rendent sur place. L’homme à la capuche aux côtés des deux filles près du food truck, c’est lui, sa démarche est louche, prétendent certains, même si la police l’a écarté de la liste des suspects. C’est un tueur en série, un professionnel, c’est sûr, allèguent les autres. Des cagnottes appellent à lever des fonds pour aider une famille à recruter un enquêteur privé.

Et quid de cette Hyundai blanche qui est toujours recherchée par la police et qui a été vue près de la maison le jour des meurtres? Sur un groupe Facebook de plus de 75 000 membres dédié à l’affaire, une internaute la lie à un vol quelques jours auparavant et appelle la police, 996 commentaires pleuvent. Face à l’afflux d’appels concernant cette voiture, les autorités ont dû recourir à un centre d’appels fédéral. La police consacre désormais l’essentiel de ses communiqués à démentir des hypothèses farfelues

(AFP/M.P.)

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