Médaille d’argent suisseCommentaire: beaucoup plus dur à digérer qu’en 2013 et 2018
La défaite de la Suisse, dimanche soir à Prague face à la République tchèque, est bien plus amère que les deux précédentes. Le commentaire de notre envoyé spécial.
![Cyrill Pasche Prague](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/26/147a8d09-a974-4962-b946-547e6b3d5504.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1181%2C590&fp-x=0.5004233700254022&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=a689480402a4bf302663649b426ef784)
![Leonardo Genoni, Nino Niederreiter, Roman Josi et Andrea Glauser (de g. a dr.) ont de quoi se sentir frustrés. Leonardo Genoni, Nino Niederreiter, Roman Josi et Andrea Glauser (de g. a dr.) ont de quoi se sentir frustrés.](https://media.lematin.ch/4/image/2024/05/27/65aaa8bc-5fb9-4cc0-a2fc-f51f240fe3cb.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=a4ce978495d10bd890d710aca4208756)
Leonardo Genoni, Nino Niederreiter, Roman Josi et Andrea Glauser (de g. a dr.) ont de quoi se sentir frustrés.
Urs Lindt/freshfocusCette défaite en finale est bien plus amère que la première, celle de 2013, lorsque l’équipe nationale dirigée à l’époque par Sean Simpson s’était retrouvée à la surprise générale sur la dernière marche.
La défaite de dimanche à Prague contre la République tchèque fait aussi bien plus mal que celle de 2018 à Copenhague, quand la Suisse, certes ambitieuse, s’était hissée en finale sans y être vraiment attendue.
Les internationaux helvétiques qui ont été de ces trois épopées l’ont tous souligné: 2024 est un crève-coeur bien plus douloureux que les deux précédents.
A Prague, la Suisse de Patrick Fischer semblait mûre pour réaliser un coup. Les étoiles s’étaient alignées: Roman Josi, la pièce maîtresse, était de la partie pour la première fois depuis cinq ans.
Kevin Fiala (élu MVP du tournoi) et Nico Hischier n’avaient jamais été aussi forts et percutants sous le maillot national. Les performances de Fiala, arrivé en cours de route quelques jours à peine après la naissance de son premier enfant, ont été sensationnelles.
Quant à Leonardo Genoni, à 36 ans et après deux saisons pénibles avec l’EV Zoug, il a retrouvé sa magie juste à temps et a été phénoménal devant les filets helvétiques. Même le quadragénaire Andres Ambühl avait retrouvé ses jambes de 20 ans. D’autres joueurs ont trouvé le moyen de briller dans l’ombre des renforts venus de la NHL. Comme le Fribourgeois Christoph Bertschy, ou le Chaux-de-Fonnier du CP Berne Romain Loeffel.
Un nouveau départ
Quelque chose de très fort s’est produit dans cette équipe: c’était l’histoire d’une poignée de joueurs hors normes et d’autres hockeyeurs talentueux qui se sont «trouvés» au bon moment, et qui ont tous «grandi» ensemble de manière irrésistible durant ces deux semaines de compétition. En ce sens, la demi-finale remportée contre le Canada samedi fait partie des moments qui forgent l’identité d’une équipe.
La Suisse de Patrick Fischer a perdu sa deuxième finale, mais à deux ans de la fin du contrat du sélectionneur (2026, après les JO et le CM en Suisse), elle vient de prendre un nouveau départ après les nombreuses déceptions des dernières années. C’est surtout de cela dont elle avait besoin après avoir trop souvent déçu depuis la précédente épopée de 2018.
Si l’on peut penser que la Suisse finira tôt ou tard par gagner une finale mondiale, l’équilibre reste fragile. Pour briller au Mondial, la sélection reste tributaire de la disponibilité de ses meilleurs joueurs engagés en NHL.
Espérons que les étoiles s’alignent de nouveau en 2026, lors du Mondial en Suisse, et que les renforts de NHL soient disponibles et autant investis dans la cause nationale. Un titre mondial sera alors de nouveau envisageable, et peut-être bien que cette fois-là sera la bonne.