Nouvelle-Calédonie (F)La pêche au requin dans les réserves naturelles suspendue
Un tribunal de Nouvelle-Calédonie a suspendu les campagnes de pêche au requin dans les réserves marines de l’archipel, qui avaient été autorisées à la suite de plusieurs attaques.
Le tribunal administratif de Nouvelle-Calédonie a suspendu les campagnes de pêche au requin dans les réserves marines de l’archipel français du Pacifique Sud, qui avaient été autorisées à la suite de plusieurs attaques, dont une mortelle, selon une ordonnance consultée vendredi par l’AFP. La juridiction administrative avait été saisie en urgence par l’association Ensemble par la planète (EPLP), qui estime que cette politique de prélèvements «en réponse aux attaques sur les humains est environnementalement irresponsable.»
La province Sud, compétente en matière d’environnement, avait donné son aval à la mairie de Nouméa, pour organiser des campagnes d’abattage de squales dans trois réserves proches des côtes de la commune, où un touriste australien a été tué en février par un requin, trois semaines après l’attaque qui avait très grièvement blessé une nageuse au même endroit.
Dans son ordonnance rendue jeudi, le juge a estimé que «l’absence d’études scientifiques précises portant tant sur l’importance des populations de requins tigres et de requins bouledogues que sur l’impact de leurs prélèvements sur l’environnement sont de nature à jeter un doute sérieux sur la légalité de l’arrêté» pris par la province Sud.
Victoire importante
Même si le dossier doit maintenant être jugé sur le fond, «c’est pour nous une victoire importante car l’on sait qu’aujourd’hui 60% des requins qui sont abattus le sont dans ces réserves», estime Martine Cornaille, présidente d’EPLP qui entend également contester en justice les campagnes d’abattage hors réserves.
L’éradication des espèces de requins jugées dangereuses pour l’homme est dénoncée par de nombreuses associations environnementales dont l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), pour qui l’abattage est «susceptible d’engendrer en cascade d’autres problématiques écologiques tout en donnant au public une impression de fausse sécurité». Sollicitées par l’AFP, la mairie de Nouméa et la province Sud n’ont pas donné suite aux demandes de réactions.
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