Royaume-UniLes compagnies des eaux injectent plus de 100 milliards dans leur réseau
La modernisation des infrastructures, d’ici à 2030, qui prévoit notamment la construction de nouveaux réservoirs, aura pour conséquence une hausse des prix pour les consommateurs.
Les compagnies des eaux britanniques, accusées depuis des années de polluer cours d’eau et littoral, vont injecter 96 milliards de livres (plus de 107 milliards de francs) pour moderniser leurs infrastructures d’ici 2030, au prix de factures qui vont grimper.
Dans le détail, ce plan prévoit la construction de dix nouveaux réservoirs pour sécuriser l’approvisionnement, une réduction des fuites de plus d’un quart par rapport au début de la décennie, et un investissement de 11 milliards de livres pour réduire les déversements, précise le communiqué de Water UK.
Il s’agit du «plus gros investissement jamais réalisé dans le secteur» et celui-ci représente «un quasi-doublement des niveaux actuels», a annoncé dans un communiqué l’organisation sectorielle Water UK. Il s’agit en outre d’une mesure «essentielle pour maintenir une eau potable de la plus haute qualité (…), garantir la sécurité de notre approvisionnement en eau» mais aussi «réduire considérablement» les rejets d’eaux usées, assure Water UK.
Des égouts datant de l’époque victorienne
Le secteur de l’eau est sous le feu des critiques depuis plusieurs années au Royaume-Uni pour le déversement de quantités importantes d’eaux usées dans les cours d’eau et en mer, en raison d’un manque d’investissements dans le réseau d’égouts qui date de l’époque victorienne (fin du XIXe siècle).
Les compagnies d’eau britanniques avaient été sommées, mardi, de rembourser collectivement 114 millions de livres à leurs clients par l’Ofwat, régulateur du secteur, en raison de progrès trop lents pour mettre fin aux fuites de canalisations et aux déversements d’eaux usées.
Des dizaines de milliards de dettes depuis l’ère Thatcher
Les entreprises du secteur en Angleterre et au pays de Galles ont en outre accumulé plus de 60 milliards de livres de dettes depuis leur privatisation en 1989 sous Margaret Thatcher, et sont aussi accusées d’avoir en parallèle redistribué des milliards à leurs actionnaires.
Pour financer ces investissements massifs, les distributeurs vont augmenter les factures: celles-ci seront en moyenne plus élevées de 13 livres (env. 14 fr. 50) par mois d’ici à la fin de la décennie, précise Water UK, dans son communiqué. En contrepartie, les compagnies se sont engagées à plus que doubler le nombre de ménages modestes bénéficiant d’un soutien financier.