Ski alpin – La prise de risques presque payante de Tanguy Nef

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Ski alpinLa prise de risques presque payante de Tanguy Nef

Le skieur genevois a failli créer la surprise en slalom dimanche à Val d’Isère. Il s’était classé quatrième après la première manche, de quoi donner l’espoir de s’offrir des podiums par la suite. Reste à travailler la constance.

Rebecca Garcia
par
Rebecca Garcia
Tanguy Nef a livré une très belle prestation lors de la première manche du slalom de Val d’Isère, dimanche matin.

Tanguy Nef a livré une très belle prestation lors de la première manche du slalom de Val d’Isère, dimanche matin.

AFP

Niveau technique de ski, il ne manquait pas grand-chose à Tanguy Nef pour convoiter le podium. Le Genevois de 25 ans a livré une première manche de haute volée dimanche matin. Il a terminé quatrième de cette matinée de slalom de Coupe du monde sur la piste de Val d’Isère. Il était alors devant tous ses coéquipiers: Daniel Yule, Ramon Zenhäusern, Sandro Simonet mais aussi Loïc Meillard, Marc Rochat et Luca Aerni, tous trois rapidement éliminés.

C’est lors de son second passage que le Genevois a déchanté. Il a enfourché le premier piquet, ce qui a conduit à son élimination. Au moment de redescendre sur le bord de la piste, on l’a vu se taper la tête, déçu de n’avoir pas pu rêver plus longtemps de cette première course au podium de l’année. Devant lui, c’est un Clément Noël absolument intraitable qui s’est adjugé ce premier slalom de la saison, avec 1 seconde 40 d’avance sur son plus proche adversaire. Dommage pour le skieur suisse, presque récompensé pour son pari osé.

«Pas de risques, pas de fun.»

Tanguy Nef, skieur genevois.

Tanguy Nef a pris tous les risques pour gratter le précieux temps que gagnent les meilleurs de la discipline. Le Genevois l’a annoncé avant la course: il a changé l’intégralité de son équipement pour cette saison. «Mes skis, mes chaussures… je pense avoir trouvé les bons réglages», affirmait-il à quelques jours de la course.

Le timing surprend, d’autant plus que les Jeux olympiques de Pékin se rapprochent dangereusement. Il reconnaît que la décision est osée, mais il la juge comme nécessaire pour son développement. «Cela ne sert à rien d’être protectionniste, sinon on tourne en rond», lâche-t-il. Avec un petit sourire, il rappelle l’intérêt de son sport: «Pas de risques, pas de fun.»

Un travail qui paye

Si le Genevois s’est montré aussi à l’aise sur la face de Bellevarde, c’est qu’il a abordé la compétition en toute confiance. «La piste n’est pas si raide que ça, par rapport à Wengen, Kitzbühel ou Adelboden», nuançait-il. Le tracé réputé très difficile lui a peut-être même fourni une motivation supplémentaire. C’est en tout cas avec l’allure d’un skieur sans pression qu’il a attaqué les piquets les uns après les autres.

Il espère ainsi gagner sa place parmi les indéboulonnables. «Personne n’a de place fixe», assure-t-il à l’orée du premier jour du reste de la saison. Le dernier exercice lui a laissé un arrière-goût amer. «Je sais que d’un point de vue analytique, il s’agissait de ma meilleure saison. Elle était pourtant difficile, entre la météo, les pistes plus ou moins bien préparées, l’absence de public et les changements du calendrier…»

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