Affaire du prêt: Marine Le Pen nie toute contrepartie pour Poutine

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Politique françaiseMarine Le Pen nie toute contrepartie pour Poutine dans l’affaire du prêt

Un prêt de 9,4 millions d’euros auprès d’une banque tchéco-russe, en 2014, vaut un passage devant une commission à l’ex-présidente du Front national. Qui nie toute pression de la part de Moscou.

«Nous n’avons rien à nous reprocher dans cette affaire. Ce prêt est parfaitement légal, parfaitement vérifié. Si cela m’avait engagée à quoi que ce soit, je n’aurais pas signé», s’est défendue Marine Le Pen devant la commission d’enquête.

«Nous n’avons rien à nous reprocher dans cette affaire. Ce prêt est parfaitement légal, parfaitement vérifié. Si cela m’avait engagée à quoi que ce soit, je n’aurais pas signé», s’est défendue Marine Le Pen devant la commission d’enquête.

AFP

Marine Le Pen s’est défendue, mercredi, à l’Assemblée nationale de tout «tropisme russe», assurant qu’elle n’aurait jamais signé le prêt contracté en Russie par son parti si cela l’avait engagée à «quoi que ce soit» avec Vladimir Poutine.

L’ancienne présidente du Rassemblement national (RN) est entendue par la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères. Au centre des discussions, un prêt de 9,4 millions d’euros contracté auprès d’une banque tchéco-russe, en 2014, par le parti qui s’appelait le Front national (FN), alors dirigé par Marine Le Pen. Et une question: a-t-il donné lieu à des pressions ou des contreparties politiques?

«Si cela m’avait engagée à quoi que ce soit, je n’aurais pas signé», a affirmé, devant la commission, la cheffe de file du RN. «C’était ça ou la mort» du parti, en grande difficulté financière. «Nous n’avons rien à nous reprocher dans cette affaire. Ce prêt est parfaitement légal, parfaitement vérifié.»

«Elle parle à son banquier quand elle parle à la Russie»

Ce prêt russe est au cœur des attaques portées par les adversaires de la triple candidate malheureuse à la présidentielle, en premier lieu le président Emmanuel Macron, qui avait estimé qu’elle parlait «à son banquier quand elle parle de la Russie», lors du débat d’entre-deux tours de la présidentielle de 2022.

Lors d’une audition devant la commission d’enquête, il y a quinze jours, l’ancien eurodéputé FN Jean-Luc Schaffhauser avait expliqué avoir été chargé, par Marine Le Pen, des négociations pour que le parti conclût un prêt avec des banques russes.

«Marine Le Pen a considéré que la Russie était ce qu’il y avait de mieux.»

Jean-Luc Schaffhauser, ancien eurodéputé du Front national

Il avait expliqué qu’après le refus de «toutes les banques occidentales» d’octroyer un prêt au FN, «nous ne pouvions trouver que du côté chinois, de l’Iran ou de la Russie: Marine Le Pen a considéré que la Russie était ce qu’il y avait de mieux.» Le prêt avait finalement été conclu en 2014. La créance, reprise par diverses sociétés à la suite de faillites en cascade, est toujours en cours de remboursement.

«Pas de pression politique»

Jean-Luc Schaffhauser avait en outre reconnu, lors de son audition, avoir rencontré Vladimir Poutine, «mais dans un cadre professionnel, pas comme élu», faisant par ailleurs valoir, au détour d’une autre réponse, qu’«il est évident que si le pouvoir en place était contre, l’affaire ne se serait pas faite». Mais il avait démenti toute «contrepartie», affirmant que s'il «avait senti une pression politique, nous aurions trouvé une autre solution».

La commission d’enquête a été lancée par le groupe RN à l’Assemblée fin 2022, précisément pour tenter de couper court aux accusations faisant du parti d’extrême droite un agent de l’influence russe en France. Les autres camps dénoncent une «diversion». Un rapport doit être rédigé le 26 mai et ses conclusions présentées officiellement début juin.

(AFP)

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