FootballLe Brésil et Lula disent un dernier adieu à Pelé qui rejoint sa dernière demeure
Le président brésilien s’est recueilli à Santos, mardi, devant le cercueil du «Roi» exposé dans le stade de ses premiers exploits. Un cortège funèbre l’a ensuite mené vers le cimetière.
Arrivé près du stade en hélicoptère, Lula a aussitôt présenté ses condoléances à la veuve de Pelé en arrivant sous le grand auvent où est exposé le cercueil. Le chef de l’Etat a assisté ensuite à une brève cérémonie religieuse devant la dépouille de Pelé, avant le départ d’un cortège funéraire dans les rues de Santos, grand port de l’Etat de São Paulo, puis l’enterrement.
Selon les journalistes de l’AFP présents sur place, le défilé de fans s’est poursuivi de façon ininterrompue toute la journée de lundi, puis toute la nuit. D’après TV Globo, quelque 150’000 personnes sont venues rendre un dernier hommage au triple champion du monde. «Il y a beaucoup, beaucoup de monde. C’est magnifique, il le mérite», dit à l’AFP Katia Cruz, 58 ans, retraitée et fan du Santos FC qui est restée au stade jusqu’à 1h30 du matin. Mais son mari, «inconsolable», a préféré rester chez lui.
Après avoir patienté pour la plupart dans de longues files d’attente, les admirateurs de Pelé venus de tout le Brésil ont avancé lentement et dans le calme jusqu’au grand auvent, depuis lundi matin. À la fin de cette veillée funèbre, qui aura duré 24 heures, le cortège funéraire est parti du stade et a passé devant la maison de la mère de Pelé, Celeste Arantes. Âgée de 100 ans mais atteinte de troubles cognitifs, elle n’a pas conscience de la mort de son fils.
La dépouille de Pelé a ensuite été conduite jusqu’à sa dernière demeure, un mausolée au sein du plus grand cimetière vertical au monde, un immeuble de 14 étages avec vue sur le stade du Santos FC, club où le triple champion du monde a brillé de 1956 à 1974, pour une cérémonie de rite catholique dans la stricte intimité familiale.
Lundi, des milliers de fans et de dignitaires du football, dont le président de la FIFA, Gianni Infantino, se sont recueillis devant le cercueil noir de Pelé installé au centre du stade du FC Santos, le club où il a joué de 1956 à 1974. «Pelé est éternel. C’est une icône mondiale du football», a déclaré M. Infantino, lundi, précisant que l’instance dirigeante du football demanderait à tous les pays membres de baptiser un stade au nom de Pelé.
Antonio Carlos Pereira da Silva, un artiste de 36 ans, a dit être arrivé à minuit pour être parmi les premiers à passer devant le cercueil ouvert recouvert d’un voile de tulle où repose celui que beaucoup considèrent comme le plus grand footballeur de l’histoire, le seul à avoir remporté la Coupe du monde à trois reprises en 1958, 1962 et 1970. «Si je disais que je n’ai pas pleuré quand il est mort, je mentirais», a-t-il déclaré à l’AFP. «Pelé nous a appris tellement de choses. Pas seulement au Brésil, mais au monde entier».
Les hommages ont afflué du monde entier depuis sa mort, les plus grands noms du football, actuels et anciens, saluant son génie pour le «beau jeu».
Hommage émouvant
La troisième femme de Pelé, Marcia Cibela Aoki, vêtue de noir et en larmes, a passé la main sur la tête du footballeur qu’elle avait épousé en 2016. Trois des six enfants encore en vie de Pelé étaient présents. Elle a également placé un chapelet dans son cercueil drapé des drapeaux du FC Santos et du Brésil. Des proches lui ont rendu un hommage émouvant, se tenant par la main autour de son cercueil en priant.
Des dizaines de couronnes de fleurs, envoyées par des personnalités du football comme la star du Paris SG Neymar ou des clubs étrangers comme le Real Madrid, ont été disposées autour du cercueil. Il «a inspiré toutes les générations, il a toujours été une référence», a dit le père de Neymar, le numéro 10 actuel de la Seleçao retenu à Paris qui a égalisé le nombre de buts de Pelé en sélection nationale (77) lors de la récente Coupe du monde au Qatar.
Dans le stade de 16’000 places, trois banderoles géantes placées dans les tribunes montrent Pelé de dos avec son célèbre maillot floqué du numéro 10, et deux autres avec comme inscription «Vive le roi» et «Pelé 82 ans».
Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, a passé un mois à l’hôpital Albert Einstein de São Paulo jusqu’à sa mort jeudi, à 82 ans, des suites d’une insuffisance rénale et cardiaque, d’une bronchopneumonie et d’un adénocarcinome du côlon, selon le certificat de décès publié par des médias locaux.