BrésilUn tribunal déclare une fois de plus Bolsonaro inéligible
Mercredi, la justice a estimé une nouvelle fois que l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro ne pourrait plus être élu durant huit ans.
Le Tribunal supérieur électoral (TSE) du Brésil a de nouveau déclaré inéligible mardi l’ancien président Jair Bolsonaro, pour avoir commis un «abus de pouvoir» en utilisant les célébrations du bicentenaire de l’indépendance, le 7 septembre 2022, à des fins électorales.
Le leader d’extrême droite avait déjà été condamné à huit ans d’inéligibilité en juin, accusé par le même tribunal d’abus de pouvoir pour avoir mis en doute sans preuve la fiabilité des urnes électroniques lors d’une réunion avec des ambassadeurs étrangers dans la résidence officielle.
Avec une majorité de cinq voix contre deux, les juges du TSE ont de nouveau déclaré Jair Bolsonaro inéligible pour huit ans, estimant qu’il avait utilisé les événements de commémoration de la fête nationale à Brasilia et à Rio de Janeiro au profit de sa campagne de réélection. Les célébrations ont été financées par des fonds publics et retransmises par les médias officiels.
«Véritable fusion»
Bien que la décision n’ait aucun effet pratique pour l’ex-président, déjà empêché de participer aux élections de 2030, le TSE lui a également infligé une amende de 425’000 reais (environ 80’000 euros). Le TSE a aussi déclaré inéligible le candidat de Jair Bolsonaro à la vice-présidence, le général Walter Braga Netto, qui doit également s’acquitter d’une amende de quelque 212’000 reais (environ 38 ‘460 francs).
Le juge Alexandre de Moraes a souligné lors de l’audience diffusée sur la chaîne du tribunal qu’«il existe des preuves solides d’abus de pouvoir» de la part de Jair Bolsonaro et Braga Netto. «Il y a eu une véritable fusion entre l’acte officiel et l’acte électoral», a-t-il affirmé.
Le 7 septembre 2022, bicentenaire de l’indépendance de cette ancienne colonie portugaise, Jair Bolsonaro avait rameuté des milliers de partisans pour des défilés militaires aux allures de meeting, en pleine campagne électorale. Lors de cet événement, il a déclaré à des dizaines de milliers de partisans qu’il y avait une «lutte du bien contre le mal» au Brésil, faisant allusion à son adversaire Luiz Inacio Lula da Silva, qui l’a finalement battu lors de la présidentielle.