Grève chez SmoodLes syndicats mettent la pression sur Migros
Un comité de soutien à la grève de Smood demande au géant orange de sortir de son silence et d’agir sur cette société dont il est actionnaire. Migros Genève pousse les acteurs à la conciliation.
- par
- Eric Felley
À Genève, le Parti socialiste, le Parti du travail, les syndicats, les Verts et même le mouvement pour la Grève du climat, ont constitué un Comité de soutien à la grève de Smood pour appuyer les revendications des grévistes. Pour ce comité, cette grève constitue «une bataille importante» pour l’ensemble des salariés en Suisse: «À travers cette mobilisation, c’est le refus d’un modèle d’entreprise fondé sur la précarisation et la sous-enchère salariale brutale.»
Le comité rappelle les exigences des grévistes: le paiement de l’ensemble des heures de travail effectuées, le respect du salaire minimum cantonal, la planification des horaires de travail au moins quatre semaines à l’avance, la transparence sur les pourboires et l’indemnisation des déplacements.
Le comité hausse le ton contre «l’attitude déplorable de Smood qui a trop longtemps refusé d’entamer des négociations avec des représentants des grévistes». Mais surtout il déplore le silence de Migros, qui est actionnaire et premier partenaire de Smood: «Nous appelons Migros à assumer sa responsabilité sociale envers les livreuses et livreurs et faire le nécessaire pour garantir des revenus et des conditions de travail acceptables».
«Migros assume son rôle»
Du côté de Migros Suisse, on nous oriente vers Migros Genève qui est le partenaire régional de Smood. Le responsable de la communication Alessandro Sofia, rappelle d’abord que la Société Coopérative Migros n’est pas l’actionnaire principal de Smood, mais un actionnaire minoritaire: «Smood est entré en discussion avec un partenaire social en vue de la conclusion d’une convention collective de travail en début d’année déjà, note-t-il, ce que Migros Genève a vivement encouragé. En cela, Migros Genève assume son rôle et ses responsabilités avec le sérieux requis dans un contexte – celui du secteur de la vente et de la livraison de repas à domicile – innovant et très concurrentiel».
Migros Genève a pris acte des revendications des grévistes: «Mais depuis, une nouvelle ronde de discussion a démarré avec de nouveaux représentants des collaboratrices et collaborateurs de Smood. Ces discussions semblent s’enliser, ce que Migros Genève déplore fortement».
Procédure de conciliation
Lundi, les autorités cantonales ont communiqué que le Département de l’économie et de l’emploi du Canton de Genève avait saisi la Chambre des relations collectives de travail afin d’engager une procédure conciliation. Si les grèves ont lieu dans différentes villes de Suisse romande, le siège social de Smood est à Genève. Dans ce contexte: «Migros Genève prône le dialogue serein et constructif, et souhaite vivement que les discussions connaissent un dénouement positif tout prochainement», conclut Alessandro Sofia.