FranceAucun corps de soldats allemands tués par les résistants n’a été retrouvé
Selon un témoin de l’époque, 46 hommes de la Wehrmacht et une collabo française avaient été exécutés. Mais les fouilles en Corrèze n’ont rien donné.
La fouille d’une possible «fosse» dans un village du centre de la France n’a pas permis de retrouver les restes d’une trentaine de soldats allemands exécutés par des résistants en juin 1944, ont indiqué jeudi les autorités locales, annonçant la fin de cette campagne de recherche.
Le 12 juin 1944, un groupe de 46 soldats allemands et une Française soupçonnée de collaboration auraient été exécutés par un groupement local de résistants d’obédience communiste, près du village de Meymac, dans le département de la Corrèze, d’après le témoignage d’un membre survivant, Edmond Réveil, âgé de 18 ans à l’époque.
Sur la foi de ce témoignage et d’analyses du sol, une équipe d’archéologues a exploré pendant une semaine une colline boisée de Meymac dans l’espoir de retrouver ces dépouilles, plus d’un demi-siècle après de premières fouilles qui avaient permis d’exhumer onze corps.
«Après excavation, cette zone s’est avérée vide. La présence de veines rocheuses alignées à 1,70 m de profondeur pourrait expliquer les échos radars enregistrés à cet endroit», écrit la préfecture de Corrèze dans un communiqué.
Des balles d’armes suisses
Les recherches, élargies à une «vaste parcelle boisée adjacente», ont néanmoins permis de découvrir des objets datant de la Seconde Guerre mondiale: 20 balles et douilles d’armes françaises, allemandes, américaines et suisses datant d’avant 1944 et cinq pièces de monnaie antérieures à 1943.
«Ces éléments objectivent la présence d’un groupe de résistants à cet endroit en 1944», relève la préfecture, même si «les sondages menés autour du lieu de découverte de ces objets n’ont pas permis d’identifier de restes humains».
Cette campagne de recherche, menée sous l’égide de l’établissement public français chargé des anciens combattants et victimes de guerre, l’ONACVG, en lien avec le VDK, organisme allemand chargé de l’entretien des tombes de guerre allemandes, prend fin ce jeudi, a ajouté la préfecture.
Les analyses se poursuivront
Des analyses des données géoradars, des recherches de documents d’archives additionnels et des analyses topographiques continueront néanmoins à être menées pour trouver des «éléments nouveaux» permettant «une nouvelle campagne d’exhumation».
Des premières fouilles avaient eu lieu secrètement en 1967 pour tenter de retrouver les corps de ces 46 soldats de la Wehrmacht faits prisonniers par la Résistance les 7 et 8 juin 1944.
Ils avaient été exécutés peu après les massacres commis par la Division SS Das Reich à Tulle le 9 juin (99 civils pendus) et à Oradour-sur Glane le 10 juin (643 habitants mitraillés et brûlés dans des granges et l’église du village).
Trois millions de soldats allemands ont été portés disparus dans le monde entier, à l’issue des deux guerres mondiales, d’après le VDK.