Football - Sofyan Chader offre le hold-up au SLO

Milan Gajic a construit une partie de sa carrière sur son habileté dans les balles arrêtées. Le Serbe n’est pas le dernier des inconnus en Suisse, où il a encore réussi un triplé de passes décisives il y a deux semaines face à Wil. Alors, lorsqu’il s’est élancé au point de penalty après moins de deux minutes de jeu, dimanche à la Pontaise, Stade-Lausanne-Ouchy avait déjà anticipé la sanction.

Sauf que… le ballon du milieu de terrain de Vaduz s’est envolé quelque part entre la piste qui accueillera Athletissima à la fin du mois et la tribune visiteurs déserte depuis des lustres. Le SLO ne débuterait pas son match de la pire des manières.

Par contre, il l’a commencé avec une défense à trois inédite, au sein de laquelle Lavdrim Hajrulahu (23 ans) a presque joué le rôle d’ancien. À sa droite, le nouveau venu du Stade Nyonnais Rayan Kadima. À sa gauche, Giovani Bamba, milieu de terrain de métier. Est-ce à cause de cela que les Stadistes n’ont pas respiré leur sérénité habituelle à la construction? Possible.

Il serait sans doute plus logique d’accuser la qualité technique des hommes de Meho Kodro, bien inférieure à leur moyenne. Surprenant, pour des joueurs de cette valeur avec le ballon dans les pieds. Contrôles ratés, approximations dans les passes, manque d’idées dans les dribles. Ce FC Vaduz n’était pas imprenable, mais pas dans ces conditions.

Les rares changements de rythme dans le camp lausannois ont émergé des jambes du Lyonnais Sofyan Chader, dont le fan-club avait fait le déplacement de la capitale olympique. Le joueur prêté par Clermont n’a pas fait tout juste, mais il a confirmé avoir une aisance bien au-dessus du niveau général de la Challenge League. C’est d’ailleurs lui qui a fait frissonner Benjamin Büchel sur une puissante frappe à vingt mètres. La plus grosse action stadiste. Avant qu’on entende à nouveau parler de lui dans les arrêts de jeu. On y reviendra.

Pour le reste, il a fallu un tout grand Justin Hammel dans la cage vaudoise pour tenir le match nul. Le Bâlois a appris quelques insultes en français de circonstance quand sa défense le laissait seul. Sinon, il a tout arrêté, jusqu’à ce que son poteau lui vienne en aide à la 89e sur une incursion de Tunahan Cicek. Et puis, le hold up, qui ne pouvait venir des pieds d’un seul homme: Sofyan Chader. Une frappe enroulée, venue de nulle part, à la 91e. Büchel ne pouvait qu’effleurer. L’artiste avait parlé. Trois matches, sept points. Le SLO se porte bien.