FranceUn arrêté anti-hélicoptères à Saint-Tropez suscite la polémique
Le nombre de vols depuis chaque héliport a été restreint, certes, mais il y a beaucoup plus de terrains d’atterrissage qu’avant, se plaignent les riverains.
Le ministre des Transports Clément Beaune a salué vendredi la décision de restreindre le trafic des hélicoptères dans le golfe de Saint-Tropez. Mais les associations de «riverains» ont dénoncé une «duperie».
Clément Beaune avait demandé à la préfecture locale de réduire de 80%, par rapport à 2019, le trafic des hélicoptères, les nuisances sonores de ce mode de transport étant dénoncées depuis des années par les riverains dans ce secteur huppé de la Côte d’Azur française, prisé par la jet-set internationale.
Par rapport à celui pris en 2022, le nouvel arrêté réduit à six le nombre quotidien de mouvements sur chaque hélisurface commerciale, avec une limitation hebdomadaire à 14, contre respectivement 8 et 20 l’an dernier. «Nous renforçons durablement la protection des habitants et de la nature, en réduisant massivement les vols d’hélicoptère dans la presqu’île de Saint-Tropez», a écrit sur X (ex-Twitter) le représentant du gouvernement français.
En septembre 2021, le tribunal administratif avait condamné l’État français pour «sa carence à faire respecter la loi» et incité les pouvoirs publics à prendre des dispositions.
Baisse maximum de 30%
Mais pour les associations le compte n’y est pas. Selon elles, la baisse serait tout au plus de 25 à 30% et ne serait pas due à la réglementation mais à la baisse de la fréquentation touristique et à l’absence de la clientèle russe. Regroupées au sein d’un collectif, ces associations de riverains pointent notamment le fait que si l’activité de chaque hélisurface est effectivement limitée, le nombre total des hélisurfaces n’est pas, lui, soumis à un quelconque quota.
Or, «il y a actuellement 36 hélisurfaces commerciales dans le golfe, contre 11 avant 2022», note Jean-Claude Molho, président de l’Association de défense des résidents du golfe de Saint-Tropez-Halte Hélico, s’appuyant sur des chiffres transmis par la préfecture. «Il y a donc effectivement, sur certaines plateformes, moins de mouvements, mais ceux-ci se sont reportés sur d’autres endroits», affirme M. Molho, pour qui la baisse massive annoncée par le ministre n’est qu’une «duperie».
La préfecture du Var n’a pas souhaité faire de commentaires.