Basketball - Analyse: ce qu’il faut retenir du «final four» à Montreux

Publié

BasketballAnalyse: ce qu’il faut retenir du «final four» à Montreux

SBL Cup oblige, c’est le retour de votre chronique spécialisée sur le ballon orange. On a décortiqué le week-end et voici nos conclusions. Bonne lecture.

Jérémy Santallo
par
Jérémy Santallo

Yannick Michel/LM

Samedi, alors que son Massagno venait de fesser Union (93-59) en demi-finale, Robbi Gubitosa n’a pu s’empêcher de draguer Kilian Martin, le meilleur Neuchâtelois du week-end. Ce bon Robbi lui a proposé sur le ton de la boutade de rallier le Tessin dans six mois. Radieux et confiant, l’entraîneur a ensuite lâché à l’assistance: «Nous sommes ici pour gagner.» Son coup était presque parfait. Dans les faits, il a manqué 2 minutes au fin tacticien pour remporter son premier trophée avec Massagno, qui a vendangé une avance de 9 points dans le money-time – avec Vernon Taylor dans le rôle du coupable idéal. «On avait les mains sur la Coupe, a-t-il soufflé. Fribourg a imposé une pression physique en fin de partie mais je crois que c’est surtout nous qui perdons ce match. Je ne veux pas trop parler à chaud, car je dois d’abord réfléchir et préparer la vidéo pour mes joueurs.» Si le retour en bus a été long, sa nuit a dû être courte. Mais il pourra toujours se consoler en se disant qu’avec une armada enfin au complet et une défense comme celle proposée à Montreux, Massagno peut clairement rêver du titre de champion au printemps.

Il ne faut jamais sous-estimer le cœur d’un champion. Mené 65-56 à 2 minutes du buzzer, Olympic a été chercher cette SBL Cup avec ses tripes en arrachant une prolongation inespérée grâce, entre autres, à Natan Jurkovitz - il a été élu meilleur joueur de la rencontre mais Davonta Jordan - quel joueur! - méritait peut-être encore plus cette distinction. «C’est un exploit. On a su garder la tête froide et croire en nous, s’est félicité le capitaine Boris Mbala, qui n’a pas disputé les dernières minutes sur décision de Petar Aleksic. Que retenir du week-end fribourgeois? Que les pensionnaires de Saint-Léonard restent les maîtres du rebond mais que le chantier est immense sur l’attaque de la défense de zone. Après avoir pris 30 tirs à 3 points samedi, ils en ont pris 35 dimanche. Vous avez dit entêtement? Lorsque Robert Zinn n’est pas sur le terrain, l’équipe souffre de l’absence d’un pur tireur, même si Slobodan Miljanic ou Paul Gravet - lorsqu’il sera de retour - peuvent endosser ce costume dans un bon soir. Aleksic va devoir se faire entendre et imposer une alternance à ses hommes. Sous peine de s’exposer à une désillusion en play-off.

Les Lions, éliminés par Fribourg samedi, ont abandonné leur trophée ce week-end et il n’y a rien de honteux à l’avoir lâché face à l’ogre de SB League. Avec les fautes rapides de Thomas Jurkovitz et Scott Suggs, le coach Andrej Stimac s’est résolu à passer en défense de zone 1-3-1. Cela a eu le mérite de surprendre un temps Olympic – dixit Arnaud Cotture –, avant que ce dernier ne montre l’exemple au rebond offensif, secteur où Genève s’est fait détruire. Mais paradoxalement, c’est au moment où les Lions sont repassés en «homme à homme» qu’ils ont opéré leur retour au tableau d’affichage. Pas de quoi toutefois donner des regrets à coach Stimac, «mort» avec ses idées. «On ne voulait pas donner à Fribourg le jeu où il se sent le plus à l’aise», s’est-il justifié. Et sinon? Arrivé, il y a peu mais déjà blessé, Eric Nottage est pour l’heure le fantôme du soliste qu’il était à Massagno (8 ballons perdus samedi) tandis que Scott Suggs est un magnifique esthète qui ne joue pas assez pour lui – c’est notre avis. Enfin Marc Seylan, débarqué de Boncourt, s’est vite intégré et pourrait à très court terme chiper la place dans la rotation de Vid Milenkovic.

Mi-décembre, après la victoire d’Union au Rocher lors du quart de finale, le capitaine neuchâtelois Bryan Colon avait chambré les Nyonnais, en leur souhaitant de bien profiter de leur week-end de libre pendant que lui et son équipe iraient à Montreux. On imagine bien volontiers qu’il y a eu quelques sourires sarcastiques derrière certains écrans sur La Côte samedi. Et c’est de bonne guerre. Maltraités au poste bas par un Massagno plus grand et plus costaud, les hommes de Mitar Trivunovic ne se sont jamais adaptés – la faute au coach? – et sont passés à côté de l’événement. «C’est de ma faute, j’ai peut-être mal préparé mes joueurs mentalement», a concédé l’entraîneur, qui a tout de même pointé du doigt la piètre performance collective de ses ouailles. «La balle ne bougeait pas et les gars jouaient à tour de rôle pour eux-mêmes.» Difficile de lui donner tort. Belle surprise de la saison – qui les attendait au «final four»? –, Union demeure trop dépendant de Bryan Colon et Selim Fofana. Et toutes les équipes de la ligue prennent désormais un malin plaisir à couper la tête du serpent de la Riveraine. Pour s’offrir une fin d’exercice digne des promesses entrevues jusqu’ici, Mitar Trivunovic va devoir se creuser les méninges pour soulager son duo.

Ton opinion