Session du Parlement: Le National balaie l’idée d’une 5e semaine de vacances

Publié

Session du ParlementLe National balaie l’idée d’une 5e semaine de vacances

Les députés ont refusé une initiative parlementaire de Baptiste Hurni (PS/NE) qui voulait accorder au moins cinq semaines de congé aux travailleurs et six aux moins de 20 ans.

Christine Talos
par
Christine Talos
Le National ne veut pas permettre aux Suisses d’avoir une 5e semaine de congé en plus.

Le National ne veut pas permettre aux Suisses d’avoir une 5e semaine de congé en plus.

20min

Pas question d’inscrire dans la loi une 5e semaine de vacances aux travailleurs, voire 6 pour ceux qui ont moins de 20 ans. Le National a balayé mercredi une initiative parlementaire en ce sens de Baptiste Hurni (PS/NE).

Même si le peuple a refusé en 1985 une 5e semaine de congé pour les plus de 40 ans et six semaines de vacances pour tous en 2012, le monde du travail a changé depuis, a rappelé le Neuchâtelois en citant la numérisation et le télétravail. «Il y a désormais une ‘libre circulation’ entre la sphère privée et celle du travail», a-t-il souligné. Et de citer les messages WhatsApp du patron le week-end, l’e-mail professionnel auquel on répond tard le soir, etc. Corollaire: «cette impossible déconnexion» est à l’origine de plus en plus de maladies du travail. D’ailleurs, les burn-out ont explosé depuis 2012, a-t-il souligné.

«Combien de vacances avez-vous prises?»

«On manque de main-d’œuvre et notre pays peine à convaincre les gens de travailler plus», a-t-il également relevé. Une 5e semaine permettrait d’améliorer les conditions-cadres. En outre, ce ne serait ni impossible à réaliser, ni astronomique au niveau des coûts, selon lui, puisque les employés ont déjà 4,9 semaines de vacances en moyenne. Et d’apostropher les députés: «combien de vacances avez-vous pris ces 12 derniers mois? Si c’est plus de 4 semaines, ne privez pas les autres de ce dont vous avez pu profiter».

La droite a fait la sourde oreille. Les deux refus populaires montrent que le peuple a dit clairement qu’il ne voulait pas un droit légal à plus de vacances», a expliqué Philip Matthias Bregy (C/VS) au nom de la commission. Et de souligner l’importance de la liberté contractuelle. «L’employeur qui veut être attractif peut accorder plus de jours de congé». En outre, rien ne prouve selon lui que le stress des travailleurs serait diminué. «Avec plus de vacances, la charge de travail ne diminuera pas, elle va plutôt augmenter durant la période de travail».

Chez les lecteurs de «20 minutes», le rejet par la commission avait déjà été dénoncé. «Donnez-leur un salaire de caissière et les droits aux vacances qui vont avec… Ils comprendront très, très vite», avait écrit l’un d’eux. 

Ton opinion

4 commentaires