Guerre en UkraineBombardements russes massifs sur les infrastructures ukrainiennes
L’Ukraine subissait vendredi matin de nouvelles salves de frappes russes, provoquant des coupures d’eau dans la capitale Kiev et de courant dans plusieurs villes du pays.
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Une femme tricote tandis que des civils s’abritent à l’intérieur d’une station de métro lors d’une alerte au raid aérien dans le centre de Kiev, le 16 décembre 2022.
AFPL’Ukraine subissait vendredi matin de nouvelles salves de frappes russes, provoquant des coupures d’eau dans la capitale Kiev et de courant dans plusieurs villes du pays, Moscou se montrant déterminée à détruire les infrastructures ukrainiennes. Selon un tout premier bilan, au moins deux personnes sont mortes en raison d’un projectile russe qui a touché un immeuble résidentiel à Kryvyï Rig, selon le gouverneur régional, Valentin Reznitchenko.
Confrontée à une série de revers militaires d’ampleur dans le nord-est et le sud du pays cet automne, la Russie a opté en octobre pour une tactique de frappes massives visant la destruction des réseaux et transformateurs électriques de l’Ukraine, plongeant des millions de civils dans le froid et l’obscurité en plein hiver.
«Une nouvelle vague massive de bombardements russes vise l’infrastructure énergétique, des installations ont déjà été endommagées dans l’est et le sud du pays», a indiqué vendredi matin sur Facebook le ministre de l’Énergie, Guerman Galouchtchenko.
Alerte générale
Les alertes antiaériennes retentissaient, elles, sur tout le territoire ukrainien et les autorités ont appelé la population à rester aux abris. «À cause des dégâts causés à l’infrastructure énergétique, il y a des interruptions de l’approvisionnement en eau dans tous les quartiers de la capitale», a déclaré ainsi Vitali Klitschko, le maire de Kiev, sur Telegram. «Ne quittez pas les abris! L’attaque contre la capitale est encore en cours!», a-t-il demandé aux habitants. Les frappes matinales ont aussi provoqué la mise à l’arrêt du métro pour que les stations puissent servir d’abris. Selon M. Klitschko, plusieurs explosions ont été signalées, dont au moins une «dans le quartier de Golosiïvskiï», qui englobe la partie sud du centre-ville et le sud de Kiev. Il n’était pas clair dans l’immédiat s’il s’agissait de déflagrations dues à des impacts ou à la défense antiaérienne.
Mardi, la capitale avait déjà été visée par un essaim de 13 drones explosifs que l’armée avait dit avoir tous abattus. L’administration de Boutcha, où les soldats russes sont accusés d’avoir commis des atrocités lors de leur occupation de cette banlieue de Kiev, a annoncé que «les forces antiaériennes ont abattu un missile ennemi» près de la localité, sans plus de détails.
Chauffage, eau, électricité
Les maires de Kharkiv (nord-est) et Poltava (centre-est) ont quant à eux annoncé que leurs villes étaient privées d’électricité à la suite des bombardements matinaux. «Kharkiv n’a plus d’électricité», a déploré sur Telegram le maire de la deuxième ville d’Ukraine, Igor Terekhov. Son homologue de Poltava, Oleksandre Mamaï, a demandé à la population «d’éteindre tous les appareils électriques». «L’attaque aérienne est toujours en cours», a-t-il ajouté, exhortant les civils à «rester calmes». «Sans électricité (…), le système de chauffage ne fonctionne plus» à Krementchouk (centre), a indiqué sur Telegram le maire de cette ville, Valerii Maletskiï.
En raison de ces frappes, «les trains électriques» roulant dans les régions de Kharkiv, Kivograd, Donetsk et Dnipropetrovsk «vont circuler avec des locomotives de réserve», ont indiqué les chemins de fers ukrainiens. Des frappes multiples ont également visé la région de Zaporijjia, selon son gouverneur, Oleksandre Staroukh.