JuraL’entrée en Suisse est délabrée à Goumois
Six ans après un incendie, deux bâtisses historiques de 1550 et 1775 sont dans un état de délabrement avancé.
- par
- Vincent Donzé
Le sinistre était violent, le dimanche 1er octobre 2017 à Goumois (JU). Sur la rive suisse du Doubs, deux bâtiments inoccupés ont brûlé l’après-midi. Six ans plus tard, rien n’a été entrepris pour redonner leur lustre d’antan à deux bâtisses historiques de 1550 et de 1775, l’un construit par le baron Nicolas de Gilley pour son régisseur, l’autre par Jean-Baptiste Briot, maire et procureur fiscal de la seigneurie de Franquemont.
Le ras-le-bol des villageois s’est exprimé sur des pancartes apposées le week-end dernier, comme l’a rapporté «Le Quotidien Jurassien»: «Combien de temps encore avec cette ruine», interroge un écrit. «Qui nous protège de ce propriétaire abusif?» demande un autre.
Quart de siècle
Avant cette action, la commune a demandé à plusieurs reprises au propriétaire de sécuriser ces immeubles inhabités et délaissés pendant un quart de siècle. Des banderoles interdisent désormais l’accès à la parcelle et des étais ont été posés à l’arrière. Un arbre tombé lors d’une tempête a été évacué, mais pour obtenir davantage d’interventions, l’intérêt public doit l’emporter sur l’intérêt privé.
Les bâtiments abandonnés figurent à l’inventaire des monuments historiques protégés. Hier, la conservatrice des monuments Lucie Hubleur s’est rendue sur place. Auparavant, elle a déclaré au «QJ» que «lorsqu’un bâtiment est détruit, il n’est pas pertinent de le reconstruire à l’identique, en faisant du faux vieux». Si par contre une réhabilitation est possible, cette option est privilégiée.