Cyclisme«Quand j’étais gamin, j’ai vu gagner Bernard Thévenet»
Patron du Tour de France, Christian Prudhomme a toujours un rapport particulier avec le Tour de Romandie. Le compte à rebours avec la Grande Boucle a été déclenché ce mardi à l’Esplanade du Flon à Lausanne.
- par
- Christian Maillard
Plus que 74 jours et des poussières. Ou moins. À l’Esplanade du Flon, à Lausanne, il y a le temps qui défile sur un écran et qui s’égrène avant que ce 9 juillet 2022 n’arrive enfin, que les projecteurs soient braqués sur la Ville olympique. C’est le jour où le peloton du Tour de France va en effet débarquer en trombe au stade Olympique de la Pontaise…
En cette année du vélo, Lausanne a voulu marquer d’une pierre blanche cet événement alors qu’était lancé ce mardi le prologue de ce 75e tour de Romandes sous les yeux du patron de la Grande Boucle, un Christian Prudhomme qui apprécie toujours l’accueil des Suisses, notamment de son ami Richard Chassot ainsi que la responsable de la Ville, Madame Émilie Moeschler, municipale en charge des sports et de la cohésion sociale.
«Accueillir de tels événements est une grande fierté pour notre ville, précise la politicienne vaudoise. C’est d’autant plus important après deux ans de restrictions sanitaires, explique la Lausannoise. Cela permet de réunir dans une ambiance festive un public nombreux de tout âge pour vibrer aux exploits des cyclistes.» L’ancien journaliste de France Télévisions a pu mesurer, lui, sa popularité. Elle est énorme.
Christian Prudhomme, que vous inspire cette prochaine arrivée du Tour de France à Lausanne?
Ce final tracé dans Lausanne est spectaculaire et on espère encore plus enthousiasmant dans la réalité le 9 juillet. J’ai encore en mémoire cette épreuve formidable qu’était «À Travers Lausanne» qui m’a toujours fasciné. Les plus grands champions dont Eddy Merckx, Bernard Thévenet, Raymond Poulidor et Joop Zoetemelk venaient, c’est inoubliable. C’est un plaisir de revenir ici dans la Ville olympique.
Sinon, que vous rappelle le Tour de Romandie?
Quand j’étais gamin, j’étais supporter de Bernard Thévenet qui avait gagné l’épreuve en 1972. Il avait un maillot vert, celui du vainqueur qu’on retrouve cette année pour la 75e édition anniversaire. Le Tour de Romandie, je le suis depuis longtemps. C’est une épreuve qui s’ouvre aux puncheurs, aux sprinters, aux rouleurs et évidemment aux grimpeurs. C’est une course qui se projette sur l’été, comme le Critérium du Dauphiné.
Quand on regarde le plateau et le palmarès du Tour de Romandie et qu’on jette un œil sur les derniers vainqueurs, on constate qu’il y a des similitudes de qualité pour rapport au Tour de France. Je suis très heureux d’être là, d’autant plus que la fondue est très bonne ici même si Richard Chassot me dit que c’est surtout à Fribourg qu’il faut la déguster. Maintenant pour un Parisien mâtiné d’Alsacien à Lausanne elle était très bien!
Lorsque vous êtes en Suisse, craignez-vous le Col… Estérol?
Perso, comme on est très bien accueilli partout ici, c’est un risque. Quand j’ai quitté le journalisme et mon poste de commentateur à France Télévisions pour l’organisation du Tour, j’avais dit à l’époque, en plaisantant que j’avais signé un contrat à durée indéterminée avec le Gama GT et le cholestérol. Je confirme que ce n’est pas seulement un cauchemar mais bien une réalité. Cela dit, quand on est accueilli par des gens comme ici à Lausanne, cela facilite l’approche et les liens d’amitié, surtout avec des gens comme Richard Chassot. Si vous voulez nous inviter, prévoyez du matériel.
Cela aide pour obtenir une étape du Tour de France?
Qu’on ne se trompe pas. Ce n’est pas seulement sur des apéros que se joue une candidature pour une étape du Tour de France. Je remercie d’ailleurs les plus de 300 candidatures pour une trentaine de places. On aimerait bien faire plaisir à tout le monde mais on ne va pas revenir en Suisse tous les ans. On ne va pas à quelque part uniquement parce qu’on est amis avec des gens mais d’abord pour des raisons objectives.