Royaume-UniLes démêlés fiscaux du chef des Tories mettent en difficulté le gouvernement
Nadhim Zahawi, leader du parti conservateur et fidèle allié du Premier ministre britannique, est soupçonné d’avoir enfreint le code ministériel. Rishi Sunak a ordonné une enquête.
Nadhim Zahawi est sur la sellette après avoir payé une amende au fisc pour solder un litige de plusieurs millions de livres lorsqu’il était ministre des Finances sous Boris Johnson.
REUTERSLe Premier ministre britannique Rishi Sunak a ordonné lundi une enquête sur les démêlés avec le fisc de son allié et président du parti conservateur – les Tories – Nadhim Zahawi, nouvelle affaire embarrassante pour le pouvoir qui avait promis «l’intégrité» après l’ère Johnson.
Rishi Sunak a chargé son conseiller éthique d’enquêter pour savoir si Nadhim Zahawi, qui siège au Conseil des ministres, avait enfreint le code ministériel en payant une amende au fisc britannique pour solder un litige de plusieurs millions de livres. «Clairement dans cette affaire, il y a des questions qui méritent des réponses», a admis Rishi Sunak, refusant pour l’instant de renvoyer le chef du parti comme le demande l’opposition.
L’amende a été réglée l’année dernière pendant l’éphémère passage au Ministère des finances de Nadhim Zahawi, sous l’ancien Premier ministre Boris Johnson. Il est ensuite devenu, avec l’arrivée de Rishi Sunak à Downing Street, président du parti conservateur et ministre sans portefeuille au gouvernement. Prenant note de l’enquête, Nadhim Zahawi a répété n’avoir rien fait de mal.
Le nouveau patron de la BBC, nommé par copinage?
Cette affaire fiscale met dans l’embarras, surtout dans un contexte de crise du coût de la vie, le gouvernement conservateur. Rishi Sunak est également sous pression après avoir nommé – quand il était ministre des Finances – Richard Sharp à la tête de l’influente BBC.
Ancien banquier, Richard Sharp aurait, peu avant sa nomination, joué les entremetteurs pour aider Boris Johnson à obtenir un prêt. Il a demandé à la BBC d’enquêter sur sa propre nomination pour déterminer s’il y avait un conflit d’intérêts potentiel, tandis que Downing Street s’est défendu de tout «copinage».
Une polémique après l’autre
Les affaires fiscales de Rishi Sunak lui-même avaient fait polémique l’année dernière, quand la presse avait révélé que sa femme, la richissime Akshata Murty, bénéficiait d’un statut fiscal avantageux en pleine crise de l’inflation.
Après treize ans au pouvoir, les conservateurs ont vu ces dernières années leur réputation entachée par une série de polémiques sur des affaires de conflits d’intérêts, alimentant des accusations de corruption de la part de l’opposition travailliste, actuellement largement en tête des sondages.