DiplomatieWashington autorise Séoul à verser de l’argent à un groupe iranien
Washington a accordé une rare exception aux strictes sanctions américaines contre Téhéran à Séoul pour solder un contentieux remontant à 2010.
Les États-Unis ont autorisé la Corée du Sud à verser une compensation de plusieurs millions de dollars à un groupe iranien pour solder un contentieux remontant à 2010, une rare exception aux strictes sanctions américaines contre Téhéran.
Le ministère des Affaires étrangères de Corée du Sud a indiqué avoir reçu une «licence spécifique» de la part du Trésor américain pour verser une compensation de 73 milliards de wons (56 millions de francs) au groupe iranien Dayyani.
«La licence nous autorise à utiliser le système financier américain pour verser une compensation à l’investisseur privé iranien», a expliqué le ministère dans un communiqué, espérant que ce dénouement «aidera à améliorer les relations bilatérales» avec l’Iran.
En 2018, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements, un organisme de la Banque mondiale, avait ordonné à Séoul d’indemniser Dayyani, un fabricant de machines industrielles, après l’échec de son acquisition par le sud-coréen Daewoo Electronics en 2010. Mais l’indemnité n’avait jamais pu être versée en raison des sanctions américaines.
L’Iran était un important partenaire commercial de la Corée du Sud avant que les États-Unis ne se retirent unilatéralement, en 2018, de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt, et ne réimposent des sanctions à Téhéran.
L’Iran fournissait du pétrole à la Corée du Sud, laquelle exportait vers Téhéran des équipements industriels, des pièces détachées automobiles et des produits électroménagers. Téhéran a menacé Séoul l’an dernier d’une action en justice afin de débloquer plus de 7 milliards de dollars (6,4 milliards de francs) de paiements pour des livraisons de pétrole, gelés en raison des sanctions américaines.
Les pourparlers pour sauver l’accord de 2015 («JCPOA»), censé empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique, ont été relancés fin novembre à Vienne, après cinq mois d’interruption, entre Téhéran et les pays encore parties au pacte (France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Chine). Washington y participe de manière indirecte. La Corée du Sud a envoyé des diplomates de haut rang à ces pourparlers, dans l’espoir de faire avancer la question des avoirs iraniens gelés chez elle.