OuzbékistanLe président dit accepter «l’opposition constructive»
Après sa facile réélection face à des adversaires méconnus, Chavkat Mirzioïev a promis de garantir la liberté d’expression et la libre formation de l’opinion publique.
Le président de l’Ouzbékistan, Chavkat Mirzioïev, a assuré vendredi «garantir l’activité de l’opposition constructive» après sa large réélection à la tête de ce pays d’Asie centrale, dans un scrutin «manquant de pluralisme et de compétition» d’après les observateurs internationaux. «Nous garantissons l’activité de l’opposition constructive, je répète, de l’opposition constructive», a déclaré M. Mirzioïev durant sa cérémonie d’inauguration devant le Parlement à Tachkent, la capitale, après un troisième mandat présidentiel consécutif remporté dimanche, avec 87,05% des voix.
Élu en 2016 avec 88% des suffrages, puis reconduit en 2021 (80%), il faisait face à trois adversaires méconnus, dans un pays où les cinq partis politiques autorisés sont tous loyaux au dirigeant, ce qu’ont noté les observateurs de l’OSCE. M. Mirzioïev avait convoqué cette présidentielle anticipée après le référendum constitutionnel du 30 avril, adopté à plus de 90% des voix, qui valide le passage du quinquennat au septennat et l’autorise à se représenter pour deux mandats supplémentaires.
Mandat jusqu’en 2030
Avec ce nouveau mandat, cet ingénieur de formation, se présentant comme un réformateur guidant l’Ouzbékistan vers le renouveau, présidera jusqu’en 2030 au moins cette ex-république soviétique riche en gaz, à la position stratégique au coeur de l’Asie centrale. «Nous garantissons la liberté d’expression et de la presse, les droits des citoyens à recevoir, utiliser et diffuser l’information», a poursuivi vendredi cet homme de 65 ans.
Malgré une amélioration depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de Chavkat Mirzioïev, l’Ouzbékistan reste loin dans le classement sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, pointant à la 137e sur 180 pays. En 2019, le président avait reconnu l’absence d’opposition et appelé à «créer un environnement pour son apparition» en Ouzbékistan, pays dirigé pendant un quart de siècle par son prédécesseur Islam Karimov, mort au pouvoir et dont il était le Premier ministre.