ParlementUn début de reconnaissance pour le personnel infirmier
Après le Conseil des États, le Conseil national a approuvé le projet qui donne plus d’autonomie aux infirmiers et infirmières. Mais les Chambres doivent traiter encore des conditions de travail dans la branche.
- par
- Eric Felley
Après le Conseil des États à l’unanimité, c’est le Conseil national qui a approuvé lundi la première étape de la mise en œuvre de l’initiative pour les soins infirmiers acceptée par le peuple il y a une année, le 28 novembre 2021. Dans un premier temps, il s’agit d’améliorer la formation et de donner plus d’autonomie aux infirmières et infirmiers pour prescrire certaines prestations. C’est sur ce deuxième point qu’une opposition s’est manifestée au Conseil national du côté de l’UDC et du PLR, qui a échoué.
Mais pour la majorité, il n’est plus lieu d’attendre. «Pourquoi agir rapidement? s’est interrogé Benjamin Roduit (C/VS) au nom de la commission. Parce que la pénurie dans le domaine des soins infirmiers s’est encore aggravée avec la pandémie. On compte à ce jour près de 20 000 postes vacants. Des lits d’hôpitaux sont supprimés, alors qu’on exige des cantons des augmentations de leurs capacités hospitalières».
Les Chambres fédérales ont donc décidé de donner davantage de moyens à la formation (502 millions de francs sur huit ans) et la possibilité pour les infirmières et infirmiers de facturer certaines prestations directement à charge de la LAMal afin de revaloriser la profession.
Une deuxième étape «plus longue et difficile»
Après cette première étape sur la formation et l’autonomie du personnel infirmier, les Chambres doivent traiter en fait le plus urgent sur le terrain: les problèmes liés aux conditions de travail: «Les autres contenus du nouvel article constitutionnel seront traités dans une deuxième étape, plus longue et difficile, de mise en œuvre a déclaré Benjamin Roduit». Pour Pierre-Yves Maillard (PS/VD): «Il faut à tout prix que des mesures soient prises en faveur des conditions de travail, du renforcement des équipes qui dispensent les soins de première ligne. Ce sont des critères à imposer aux cantons pour qu’ils fixent ces conditions de travail».
Des avancées prévues en 2023
Pour le médecin Michel Matter (VL/GE): «Il est temps d’agir et c’est bien là la nécessité: agir vite, ne plus perdre de temps, car l’urgence est palpable au quotidien. Il y a trop de souffrances. Il est aussi question de la qualité des soins et de la sécurité des patients. L’interprofessionnalité, c’est-à-dire le travail en commun de tous les professionnels de la santé, centrée autour du patient doit devenir la norme».
Selon le chef de la Santé, Alain Berset: «Ce projet complexe nécessite un travail qui va bien au-delà de ce qui avait été fait pour le contre-projet indirect dont vous parlez aujourd’hui. Nous devons faire cet effort, il va être réalisé; des étapes en attente seront réalisées durant l’année 2023».