États-Unis«La Diablita» du MS-13 avait attiré ses victimes vers leur massacre
Une membre du gang hispanique Mara Salvatrucha a été condamnée à New York pour un quadruple meurtre commis à l’âge de 17 ans.

À 17 ans, Leniz Escobar avait attiré cinq jeunes dans une embuscade mortelle.
DR/Bureau du procureur du district oriental de New YorkUne jeune membre du gang hispanique MS-13 a été reconnue coupable lundi, par un jury fédéral de l’État de New York d’avoir participé en 2017 à un quadruple meurtre, en attirant les victimes, membres d’une bande rivale, dans un violent guet-apens. Leniz Escobar, alias «La Diablita», 17 ans à l’époque des faits, a aussi été reconnue coupable d’extorsion et d’obstruction à la justice, et risque la prison à vie. Sa peine sera prononcée ultérieurement par le Tribunal fédéral de Central Islip, à Long Island, dans la grande banlieue est de New York, où vit une importante communauté du Salvador.
L’affaire illustre aux yeux des autorités la violence de ce gang, Mara Salvatrucha («le gang salvadorien», ou MS-13), formé à Los Angeles, au milieu des années 1980, par des immigrés salvadoriens, avant de s’exporter en Amérique centrale et dans d’autres régions des États-Unis.
«Mépris de la vie humaine»
Le 11 avril 2017, il y a tout juste cinq ans, Leniz Escobar, qui agissait avec une complice, avait attiré cinq jeunes qu’elle pensait appartenir à une bande rivale dans un parc d’Islip, où les attendaient plus d’une douzaine de membres du MS-13 armés de machettes, de couteaux, d’une hache et d’autres armes. L’une des victimes était parvenue à s’échapper, mais les quatre autres avaient été battues à mort.
Selon le procureur, Breon Peace, Leniz Escobar «a fait preuve d’un mépris total pour la vie humaine en conduisant les victimes sur un champ de bataille, jusqu’à leur massacre, pour renforcer sa stature auprès de ses compagnons assassins de sang-froid au sein du gang MS-13». «L’une des victimes était tellement défigurée qu’elle n’était identifiable que par ses empreintes dentaires», a-t-il ajouté.
Construction du mur
Voilà des années que les autorités américaines sont confrontées à la violence des gangs comme le MS-13. Depuis 2010, le bureau du procureur a obtenu des inculpations de membres de ce gang, divisé en sections locales, pour «plus de 60 meurtres dans le district est de New York», a-t-il rappelé lundi.
Pendant son mandat, l’ancien président américain Donald Trump avait fait du MS-13 l’un de ses arguments pour lier immigration illégale et criminalité, et ainsi justifier la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique. Il s’était notamment rendu en juillet 2017 à Brentwood, ville voisine de Central Islip, où le MS-13 était accusé d’avoir tué au moins 17 personnes en un an.