FranceViolences policières: 36 enquêtes judiciaires de l’IGPN
Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé ce samedi l’ouverture de 38 enquêtes judiciaires pour des faits de violences des forces de l’ordre. 36 à l’encontre de la police et 2 contre la gendarmerie.
Gérald Darmanin a annoncé que «36 enquêtes judiciaires» avaient été ouvertes par l’IGPN, «la police des polices», et 2 par l’IGGN (l’équivalent pour les gendarmes) depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, dans une interview au Journal du Dimanche.
Alors que les accusations se multiplient contre les «violences policières» au cours des manifestations contre la réforme des retraites ou les retenues d’eau comme à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le ministre de l’Intérieur a assuré n’avoir «jamais eu la main qui tremble pour ceux qui déshonorent leur propre uniforme». Il a rappelé qu’en 2021, «111» policiers et gendarmes avaient été sanctionnés, et «101» en 2020, pour «usage disproportionné de la force».
Darmanin rappelle son soutien aux forces de l’ordre
Mais il a apporté une nouvelle fois son soutien aux forces de l’ordre en insistant sur la violence de certains manifestants. «À Sainte-Soline comme dans certaines manifestations sauvages, ce n’était pas du maintien de l’ordre: c’était de la guérilla».
Estimant que les politiques avaient «manqué de fermeté face à l’extrême gauche, par complaisance intellectuelle ou par lâcheté», M. Darmanin a affirmé que «plus aucune ZAD (zone à défendre, NDLR) ne s’installera dans notre pays. Ni à Sainte-Soline ni ailleurs». Et d’annoncer la création à Beauvau d’une «cellule anti-ZAD, avec des juristes spécialisés». Elle verra le jour le 1er septembre, selon son entourage. Au total, a relevé le ministre, «depuis le 16 mars, 1093 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers ont été blessés». Il y a eu «2579 incendies volontaires et 316 atteintes à des bâtiments publics».
«Quand la violence, les casseurs et l’ultragauche s’en mêlent, alors il est du devoir des forces de l’ordre de dire stop», selon Darmanin. «Je refuse de céder au terrorisme intellectuel de l’extrême gauche qui consiste à renverser les valeurs: les casseurs deviendraient les agressés et les policiers les agresseurs», a-t-il dit.
Une pétition réunit 240’000 signatures pour la dissolution de la Brav-M
Interrogé sur la pétition appelant à la dissolution des BRAV-M (policiers à moto à Paris), qui avait recueilli samedi soir plus de 240’000 signatures, Gérald Darmanin a jugé que c’était «une pétition politisée, relayée par la France insoumise qui déteste la police». Quant aux inquiétudes manifestées par le rapporteur spécial de l’ONU et le Conseil de l’Europe sur la manière dont est utilisée la force en France, le ministre a répondu: «J’entends les critiques mais j’encourage leurs auteurs, plutôt que de commenter des extraits vidéos depuis New York ou Bruxelles, à venir sur le terrain».
Questionné sur l’ultragauche, il a assuré que les services de renseignement avaient recensé «en France 2200 fichés S» appartenant à cette mouvance. Il a dénoncé «une complaisance très inquiétante des mouvements politiques qui ont leurs entrées à l’Assemblée nationale». «Je sonne l’alarme», a-t-il ajouté. Selon lui, la Nupes «prend la pente de cette ultragauche des années 1970», «prend en otage la gauche républicaine».
Après le lancement de la procédure de dissolution du mouvement «Les Soulèvements de la Terre», un des organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline, Gérald Darmanin a annoncé qu’il ferait de même pour Defco (Défense collective), un mouvement de Rennes (Ille-et-Vilaine) qui «appelle au soulèvement». Le ministre a par ailleurs insisté sur l’importance de son projet de loi immigration, qui pour l’instant est mis en attente, faute de majorité pour le voter.