Émeutes en FranceLes obsèques de Nahel se déroulent sous haute tension
La foule s’est pressée au funérarium de Nanterre pour la levée du corps du jeune homme, au lendemain d’une nuit qui a vu au moins 1311 personnes être arrêtées.
Les obsèques du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier, ont débuté samedi à Nanterre. Samedi en fin de matinée, la foule s’est pressée au funérarium de Nanterre pour la levée du corps du jeune homme, dans un climat très tendu, ont constaté des journalistes de l’AFP. Nahel doit être inhumé en début d’après-midi au cimetière du Mont-Valérien tout proche, dans la plus stricte intimité familiale.
«Paix à son âme, que justice soit faite», a lancé sous couvert d’anonymat une Nanterrienne en sortant du funérarium. «Je suis venue soutenir la maman, elle n’avait que lui, la pauvre».
Au moins 1311 personnes ont été interpellées dans la nuit, selon un nouveau bilan du ministère de l’Intérieur, dont 406 à Paris et en proche banlieue. Quelque 1350 véhicules ont été incendiés, 266 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, dont 26 mairies et 24 écoles, et 2560 feux comptabilisés sur la voie publique, selon Beauvau. Des chiffres en net recul par rapport à ceux de la nuit précédente.
Selon une source policière, Lyon et Marseille ont été les deux agglomérations les plus touchées. Sur les bords du Rhône, une trentaine de magasins du centre-ville ont été victimes des pilleurs. «Lundi (…) je mets tout en vente, ça suffit», lançait, dépitée, la patronne d’une boutique de lingerie dans une rue piétonne jonchée de débris. «Il faut partir, c’est tout ce qu’il reste à faire», a renchéri le gérant d’un petit hôtel proche.
Armes dérobées à Marseille
À Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, un émeutier a tiré au fusil à grenailles en direction de trois policiers qui ont été blessés, a rapporté une source policière. Marseille a à nouveau été le théâtre de heurts et de scènes de pillages, du centre-ville puis plus au nord. Quelques armes de chasse ont également été dérobées dans une armurerie mais sans munition, selon la préfecture de police.
La région parisienne n’a pas été épargnée par les flammes, notamment Colombes (Hauts-de-Seine), enveloppée d’une forte odeur de brûlé. À Saint-Denis, un centre administratif a été incendié, et dans le Val-d’Oise, la mairie de Persan-Beaumont et le poste de police municipale ont été en partie détruits par les flammes. «Un acte inqualifiable», a dénoncé sur place le ministre délégué au Logement, Olivier Klein.
Afin de tenter d’enrayer la spirale des émeutes, Gérald Darmanin avait annoncé vendredi la mobilisation «exceptionnelle» de 45’000 policiers et gendarmes.