États-UnisAu moins 18 morts dans plusieurs fusillades, le tireur en fuite
La police est à la recherche d’une personne ayant ouvert le feu dans plusieurs lieux différents dans l’État américain du Maine. Le bilan provisoire est de 18 morts et d’une dizaine de blessés.
Dix-huit personnes sont mortes et treize ont été blessées dans la tuerie de masse qui a endeuillé mercredi soir la petite ville de Lewiston, dans le nord-est des Etats-Unis, a indiqué jeudi la gouverneure de l’Etat du Maine, Janet Mills, lors d’une conférence de presse.
«Je suis profondément attristée de vous annoncer que 18 personnes ont perdu la vie et 13 ont été blessées dans les attaques la nuit dernière», a déclaré la gouverneure, alors qu’une chasse à l’homme était toujours en cours pour retrouver le tireur.
Ces tueries se sont déroulées à Lewiston, la deuxième plus grande ville de l’État du Maine, où la population a reçu pour instruction de rester confinée face au danger posé par l’homme «armé et dangereux» et toujours en fuite, selon la police. Le drame est venu immédiatement s’inscrire dans la litanie des fusillades qui endeuillent régulièrement les États-Unis, où les armes à feu pullulent et sont facilement accessibles à l’achat.
40 ans
La police de Lewiston a indiqué chercher à localiser le tireur présumé, identifié comme Robert Card, 40 ans, et dont on ignorait les mobiles. Des photos montrant un homme, vêtu d’un haut marron et d’un pantalon bleu foncé, armé d’un fusil de type semi-automatique qu’il avait épaulé, avaient été diffusées plus tôt par la police du comté d’Androscoggin.
Les tirs ont éclaté dans au moins deux lieux différents, une salle de bowling et un bar-restaurant, selon la police locale. Le FBI de Boston, la police fédérale, a aussi précisé participer à l’enquête. Une autre tuerie a eu lieu dans la même soirée dans un centre logistique d’un supermarché Walmart, selon plusieurs médias américains.
Le président américain Joe Biden a été informé des événements et s’est entretenu avec plusieurs élus du Maine, notamment la gouverneure Janet Mills, offrant tout le soutien fédéral nécessaire, selon la Maison-Blanche. Les autorités locales, qui ont demandé aux habitants de rester chez eux, ont aussi publié une photo d’une voiture blanche, demandant aux citoyens de les contacter s’ils reconnaissaient le véhicule.
«Horrifié»
«C’est une situation accablante. Nous n’avons jamais vécu quelque chose de semblable», a témoigné Cynthia Hunter, qui vit depuis 2012 à Lewiston, sur une télévision locale. Les écoles publiques seront fermées jeudi, a indiqué un responsable du district scolaire sur X (anciennement Twitter). «Je suis horrifié par ce qu’il s’est passé à Lewiston ce soir», a déclaré de son côté l’élu du Maine Jared Golden dans un communiqué.
Les États-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Le pays compte davantage d’armes individuelles que d’habitants: un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.
La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux États-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés. Hors suicides, plus de 15’000 personnes sont mortes dans des violences par armes à feu depuis le début de l’année dans le pays, selon l’association Gun Violence Archive (GVA).
Pas de loi ambitieuse
Ce sont toutefois les fusillades à nombreuses victimes qui marquent le plus les esprits, tout en illustrant le fossé idéologique séparant les conservateurs et les progressistes sur la question de comment prévenir de telles tragédies.
L’histoire américaine récente est en effet jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun. Mais, malgré la mobilisation de plus d’un million de manifestants, le Congrès des États-Unis n’a pas adopté de loi ambitieuse, nombre d’élus étant sous l’influence de la puissante National Rifle Association (NRA), le premier lobby américain des armes.
De fait, dans un pays où la possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel fondamental, les seules avancées législatives récentes restent marginales, comme la généralisation des contrôles d’antécédents judiciaires et psychiatriques avant tout achat d’armes.