FootballLes deux nouvelles priorités du FC Sion pour boucler la saison
Dans un championnat où le club de Tourbillon n’a plus rien à espérer ni à redouter, les Valaisans doivent mettre à profit les semaines à venir pour passer un cap tout en prêtant main forte à leur relève.
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Saint-Gall ne sera pas couronné champion de Suisse ce printemps - avoir réussi à se sauver en redressant une situation mal emmanché suffit à son bonheur -, mais le club de l’«autre bout» du pays peut déjà s’enorgueillir d’un titre hautement symbolique que personne ne peut vraiment lui contester: celui de posséder le public le plus fidèle et le plus démonstratif du pays, comparativement au bassin de population, relativement limité, dans lequel il est implanté. Un ancrage très régional, sous le couvert d’une identité dépassant rarement les frontières cantonales.
C’est ce que démontre du reste une intéressante étude publiée ce week-end dans la St. Galler Tagblatt, dans laquelle ses responsables se sont penchés sur la provenance géographique des abonnés du Kybunpark. Sur les 10’525 cartes annuelles vendues, près de 3500 ont été achetées par des habitants de Saint-Gall (8e ville du pays au niveau de sa population) eux-mêmes.
Dans 316 communes
Les autres sont réparties dans sa proche ceinture, rarement au-delà, quand bien même Zurich recense 88 fans du FC Saint-Gall. Il en existe également plus loin, y compris à Berne (25) et jusqu’aux Grisons (Davos en compte 2). L’unique supporter officiellement répertorié en Suisse romande a été repéré à La Chaux-de-Fonds, l’une des 316 communes suisses comptant au moins un abonné consacrant ses loisirs à la célébration du peuple vert.
Pour l’adversaire qui s’y présente, tout cela concourt à faire du Kybunpark un déplacement redouté. Portant son équipe avec ferveur, le public y joue pleinement son rôle de douzième homme, ce qui n’exclut pas certains débordements.
Froid réalisme
C’est dans cette ambiance de feu, mélange de convivialité enivrante et d’hostilité exacerbée, que le FC Sion est venu tester sa faculté à gonfler les pectoraux et à se sortir de situations mal emmanchées grâce à ses ressources mentales. Avec le bouillant Tramezzani à la manœuvre, son jeu n’est pas forcément toujours très emballant mais on doit reconnaitre à ceux qui s’y adonnent un certain entêtement à faire triompher un froid réalisme. Ce qui revient à fréquemment retomber sur ses pattes.
Dans un championnat où Sion n’a plus rien à espérer ni à craindre, quelles peuvent encore être ses ambitions et surtout comment utiliser au mieux les semaines à venir? A Tourbillon, la priorité est double: il faut tout à la fois préparer la saison prochaine en se projetant sur ce qui attendra les Valaisans dès cet été, ce qui suppose d’effectuer un tri conséquent au sein d’un contingent certes dense, mais trop déséquilibré, afin de cibler les postes à repourvoir.
Cela concerne en premier lieu l’attaque, un secteur où Stojilkovic, dans son style si peu académique, doit plus souvent qu’à son tour se dépatouiller seul, Sio n’étant pas encore le complément idéal. S’il entend jouer un rôle plus en vue dès cet été, Sion ne pourra pas s’épargner le recrutement d’un deuxième buteur afin d’offrir d’autres solutions offensives.
Sion II lanterne rouge
Dans le même temps, les dirigeants valaisans ne peuvent se permettre de laisser couler leur deuxième équipe en 1re ligue. Alors que Sion est enfin épargné par les soucis de relégation ayant plombé ces deux dernières saisons, ce sont les M21 qui ont cette fois plongé dans le rouge en Promotion League. Dernier de classe et désormais rejeté à 10 points de la barre, le groupe nouvellement entraîné par Christian Zermatten n’a pas encore engrangé le moindre point en 2022.
Ce dimanche au Wankdorf, Sion II a ainsi concédé une troisième défaite de rang (0-3), malgré la présence contre les espoirs de Young Boys de plusieurs éléments expérimentés prêtés par l’équipe fanion.
On peut penser à Guillaume Hoarau, lequel, sur le point de terminer sa prolifique carrière dans une indifférence polie, ne figure même plus dans les plans de Tramezzani. A 38 ans, l’attaquant en est réduit à jouer les utilités en Promotion League. Ce n’est certainement pas ainsi qu’il avait imaginé boucler la boucle.
Traînant son spleen, Matteo Tosetti se morfond tout autant. On n’a d’ailleurs jamais retrouvé sous le maillot du FC Sion celui qui, lorsqu’il évoluait encore à Thoune, s’était alors imposé comme le meilleur pourvoyeur de ballons du pays. Lorsque l’un et l’autre avaient été engagés à Tourbillon en septembre 2020, Tosetti (au centre) et Hoarau (à la conclusion) devaient composer une paire gagnante. Sifflée hors jeu, elle n’aura finalement jamais fonctionné comme on l’avait supposé.
A défaut de faire rêver, le FC Sion de ce début d’année fait ses points. Avec davantage de pragmatisme que de panache.
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