«Halloween Ends» au ciné: adieu Michael, on t’aimait bien

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Critique cinéma«Halloween Ends»: adieu Michael, on t’aimait bien

Le film vient conclure une trilogie qui se place dans la lignée de l’œuvre originale de 1978. C’est fou ce qu’on peut faire avec des accessoires de cuisine.

Jean-Charles Canet
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Jean-Charles Canet

Dans «Halloween» (2018), Laurie Strode (Jamie Lee Curtis) a passé 40 ans, dont deux divorces, à préparer un ultime affrontement avec Michael Myers, le croquemitaine aux yeux sans âme inventé en 1978 par John Carpenter et Debra Hill dans «Halloween – La nuit des masques». Une rivière de cadavres plus tard, Laurie parvient à enfermer le mal incarné dans sa cave et met le feu à sa maison piège. «Ah ben d’accord, s’était-on dit à l’époque, cette suite n’est pas honteuse, ça change».

Dans «Halloween Kills» (2021), les pompiers venus éteindre l’incendie monstrueux (c’est crétin) se font massacrer par l’homme ininflammable qui en profite pour poursuivre son parcours santé dans la bonne bourgade d’Haddonfield. Un fleuve tumultueux de cadavres – et une grosse bourde de la population – plus tard, alors que Laurie passe les deux tiers du film à l’hôpital, Michael disparaît. «Tous ces morts, c’est amusant mais, franchement, à la longue, ça lasse… Surtout quand l’histoire pédale» avait-on conclu.

Attentes trompées

Et voici donc «Halloween Ends». le film ne se situe plus dans la même unité de temps, comme les deux premiers titres pouvaient le faire croire, mais laisse passer quelques mois/années. Dès la première séquence notre attente est trompée; et ça, c’est bien. Nous n’en dirons strictement rien afin de préserver les quelques instants-plaisirs (coupables) qui surnagent çà et là. Il devient rapidement clair qu’«Halloween Ends» tente de quelque chose. Mais il faut bien aussi constater que c’est très inégal. Cela oscille entre le malin tout court, le malin méta, le malin Gertrude aux gros sabots et le malin «on ne sait plus comment s’en sortir». Mais cela reste  toujours mille fois mieux que le troupeau de suites décérébrées égrainées après «Halloween II» (de même que le vain reboot de Rob Zombie dans la première décennie des années 2000).

Dans la lignée de ses deux précédentes réalisations, David Gordon Green livre une copie honnête et convenable, sa mise en scène est efficace, son ton est sérieux et respectueux du genre, sa direction d’acteurs est habile (bien que peu subtile) et il sait construire un final qui, comme souvent, malmène Laurie Strode. C’est fou tout ce qu’on peut faire avec des accessoires de cuisine. Respect une fois de plus pour Jamie Lee Curtis qui campe avec conviction une Laurie au caractère abrasif.  

Repose en paix

Repose en paix, Michael. On a bien essoré tout ce que ton côté «coquille vide» pouvait produire. Et si l’éventuel succès de cette «conclusion» devait persuader les producteurs d’en remettre une couche, quelques indices suggèrent que ce pourrait bien être possible.

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