Ski alpinQuatre ans avant les Mondiaux, tout le monde est déjà à Crans
En marge des épreuves de ce week-end dans la station, la directrice générale des Mondiaux 2027 a jeté l’éponge. Malaise valaisan.
- par
- Daniel Visentini
Le coup de tonnerre tombe mal. Crans-Montana accueille ce week-end les épreuves de Coupe du monde féminines (une descente et un super-G) et la station, désignée au printemps 2022 comme l’organisatrice des Mondiaux de ski de 2027, avait l’occasion de célébrer chez elle le bonheur de cet honneur, avec le Cirque blanc comme caisse de résonance. Sauf que: ce mercredi, via un communiqué envoyé à la rédaction du Nouvelliste, qui a aussitôt relayé l’information, la directrice générale du comité d’organisation de Crans-Montana 2027 a sérieusement troublé l’ambiance, en annonçant sa démission avec effet immédiat.
En cause, selon Caroline Kuyper, des «dysfonctionnements majeurs au niveau de la gestion et conduite opérationnelles et d’un déséquilibre originel au sein de la gouvernance». Pour qui voulait renvoyer l’image d’une union sacrée autour de l’un des plus grands événements sportifs que la Suisse va organiser ces prochaines années, 40 ans après l’extraordinaire razzia helvétique au même endroit, c’est raté.
Deux mois après avoir été nommée, la Vaudoise d’origine néerlandaise jette donc l’éponge en pointant du doigt de sérieuses dissensions internes, voire une impossibilité de remplir sa mission dans ces conditions. Pas très glamour, à trois jours des compétitions féminines prévues à Crans-Montana.
Un embarras général
Délicatesse de l’instant. Swiss-Ski reprend la nouvelle en soulignant les «divergences d’opinions concernant la direction stratégique de ce grand projet», autrement dit, la maison mère du ski suisse accuse le coup.
De son côté, le comité d’organisation des Mondiaux 2027, via Nicolas Féraud (vice-président) est un peu amer. «À cause de ces divergences, la situation ne pouvait plus durer, explique-t-il au Nouvelliste. C’est mieux pour les championnats du monde que cela intervienne aujourd’hui, il reste encore du temps avant leur organisation. Mais nous sommes déçus par le timing de la décision qui intervient juste avant les Coupes du monde à Crans-Montana.»
C’est certain, le coup était calculé par Caroline Kuyper, qui a annoncé sa démission précisément ce mercredi et pas mardi prochain, par exemple. Crans-Montana 2027 doit donc maintenant dénicher quelqu’un à installer dans le fauteuil laissé libre. Une personne qui pourra collaborer sans problème avec les gens en place, ce qui semblait problématique pour Caroline Kuyper, à tort ou à raison. Qui?
Didier Défago à la place?
Apparemment, plusieurs candidats sont envisagés. Le nom de Didier Défago ferait partie de la «short list». En voilà un, Valaisan, dont la légitimité ne fait pas débat. Le champion olympique de descente à Vancouver (2010), retraité des pistes depuis 2015, est depuis 2020 président des Remontées mécaniques du Valais.
De quoi tirer vers le haut Crans-Montana 2027?