Football«L’équipe de Suisse a envie d’être championne du monde»
Patron du football suisse, Dominique Blanc évoque l’incroyable parcours de la Nati et l’émergence de ses nouveaux talents. Sans oublier de se projeter sur ce qui attend la Suisse dans une année au Qatar.
- par
- Nicolas Jacquier
Dominique Blanc, en tant que patron du football suisse, quels sentiments vous animaient lundi soir à la mi-temps du match contre la Bulgarie (ndlr: atteinte sur le score crispant de 0-0)?
Je balançais entre le doute et la confiance. On ne pouvait pas décemment continuer sur le même tempo sans que les buts ne finissent pas par tomber. Il ne pouvait pas y avoir que des poteaux ou des lattes! D’un autre côté, je vous le concède, c’était assez crispant.
Et, une heure plus tard, sur le coup de 22h35 et des poussières?
Une extraordinaire sensation de bonheur nous a tous envahi. La véritable joie a commencé à se manifester après le troisième but.
A titre personnel, c’est là votre deuxième qualification après celle vécue pour l’Euro 2020. Avez-vous ressenti les mêmes émotions ou en quoi celles-ci étaient-elles différentes?
Tout a été plus intense en tout, donc un cran au-dessus en termes d’émotions. Cela s’explique autant par le mode de qualification, avec un parcours plus compliqué, que par les circonstances. Cette fois, il a fallu remanier l’équipe en permanence compte tenu des blessés.
A vos yeux, que représente cette nouvelle qualification?
La Suisse a montré deux choses. D’abord qu’elle produit continuellement de grands talents grâce à la qualité de notre formation. La vraie vedette de l’équipe nationale, c’est l’équipe elle-même, c’est la force du groupe, au-delà des individualités qui la composent. C’est aussi la victoire d’une équipe élargie. Des joueurs sur la pelouse aux remplaçants, du staff aux membres de l’encadrement, tout le monde compte; chacun, dans le rôle qui est le sien, est important.
Question peut-être plus impertinente: en évoluant au complet, avec tous ses cadres, la Suisse aurait-elle affiché le même panache, avec autant de fougue que celle apportée par exemple par un Ruben Vargas ou un Noah Okafor?
Mais la Suisse a évolué au complet, il y avait 11 joueurs sur le terrain! (Rires) La force du groupe élargi existait déjà, mais Murat Yakin a su la renforcer. Notre coach sait mettre en valeur les joueurs, sachant que rien ni personne ne sera jamais aussi important que l’équipe. Avec l’intégration des nouveaux, la Suisse va être confrontée à des problèmes de riches!
En terme d’impact, on imagine que ce billet validé pour un nouveau grand tournoi fait du bien…
Parmi les retours attendus, il y a une image de réputation et de visibilité. Il ne faut pas s’en cacher, l’impact est aussi financier, compte tenu des ressources que représente la participation à un tel évènement. Cela va nous permettre de poursuivre, voire de renforcer, les priorités que l’on a mises en place.
Pour l’équipe nationale, il y avait déjà eu 2006, 2010, 2014 et 2018. Voilà 2022…
On s’y habitue mais cela ne va pas de soi. Cela montre que la Suisse est devenue un vrai pays de football, ce qui se traduit par un extraordinaire engouement populaire.
La Suisse peut-elle être couronnée championne du monde au soir du 18 décembre 2022, date de la finale?
C’est absolument possible, oui. Les planètes se sont bien alignées jusque-là. Alors oui, l’équipe a envie d’être championne du monde.