ThaïlandeEn prison pour homicide, l’ex-chef de police Joe Ferrari roulait sur l’or
Le responsable de province, qui purge une peine de prison à vie pour avoir torturé à mort un suspect, possédait un manoir à Bangkok et 42 voitures, pour une valeur de 37 millions de dollars.
En Thaïlande, Thitisan Utthanaphon, surnommé «Joe Ferrari» en raison de son goût pour les voitures de luxe, a été emprisonné à vie en juin dernier, à la suite d’une affaire qui a mis en lumière la brutalité et la corruption policières dans le royaume. Cet ancien chef de district de la province de Nakhon Sawan, dans le nord du pays, s’est rendu à la police, qui a fait une descente dans son manoir de Bangkok, après la publication d’une vidéo où on le voit torturer un homme suspecté de trafic de drogue.
«Ses revenus, qui proviennent de son activité de fonctionnaire, ne correspondent pas aux biens qu’il possède», a déclaré à la presse Niwatchai Gasemmongkol, porte-parole du bureau de la Commission nationale anticorruption. Cette commission avait convenu qu’il était «exceptionnellement riche» et que ses biens d’une valeur de 1,35 milliard de bahts (environ 37 millions de dollars) devaient être saisis par l’État, a-t-il ajouté.
Les enquêteurs ont indiqué qu’il possédait un luxueux manoir à Bangkok et une flotte de 42 voitures haut de gamme, dont une Lamborghini Aventador de 1,5 million de dollars, pour un salaire de commissaire de police d’environ 1300 dollars par mois.
Il a tenté de ranimer le détenu
La mort de l’homme torturé a d’abord été étouffée et enregistrée comme une overdose d’amphétamines, jusqu’à ce qu’un avocat révèle la cause du décès. Une vidéo qui a fuité montrait le chef de la police et six autres agents en train d’enrouler sept sacs en plastique autour de la tête du suspect, pendant qu’ils l’interrogeaient et tentaient de lui extorquer 60’000 dollars.
Lors d’une conférence de presse après sa reddition, Thitisan Utthanaphon a déclaré que sa mort était un accident. Le tribunal l’avait d’abord condamné à mort, avant de réduire sa peine à la prison à vie, estimant qu’il avait tenté de ranimer le détenu et avait payé ses frais d’obsèques.