FootballTrois questions pour préparer Israël – Suisse
L’équipe de Suisse peut-elle aborder avec confiance ce match qui doit être celui de sa qualification à l’Euro 2024? La Pancho Arena de Felcsut est prête à l’accueillir ce mercredi (20h45).
Voir Felcsut, c’est d’abord être plongé en rase campagne, à mesure que l’on s’éloigne de Budapest. Ce petit village hongrois situé à une cinquantaine de kilomètres de la capitale est connu pour avoir couvé une partie de l’enfance du premier ministre Viktor Orban. Mais au loin, on le repère par sa Pancho Arena, ce petit stade fait de bois mais hyper moderne.
C’est là que la Suisse a pour mission de valider sa qualification pour l’Euro 2024, contre Israël mercredi soir (20h45). Histoire de faire un petit peu oublier le parcours chaotique de ces derniers mois.
Quels signes de confiance doivent animer la Suisse?
L'équipe de Suisse en est donc là: à se demander s'il existe vraiment un risque de manquer la qualification directe pour l'Euro 2024, dans un groupe où personne ne devait être capable de sérieusement la menacer. Même si tous les signaux ne sont pas au vert, il faut croire au fait que le risque de la faillite est quasi inexistant.
Parce qu'à défaut d'avoir un fond de jeu établi, et encore moins un collectif qui rayonne, l'équipe nationale a au moins des individualités qui performent. Les Xhaka, Akanji, Zakaria et autres Sommer sont véritablement au niveau en ce début de saison, avec leurs clubs respectifs. Pas de raison pour eux de disparaître complètement une fois le maillot suisse revêtu.
«Avec des joueurs de qualité comme Granit (Xhaka) ou Manu (Akanji), nous avons de quoi nous qualifier pour l’Euro», a souligné à raison Murat Yakin mardi. Surtout, à défaut que cela soit pour leur sélectionneur, c'est pour eux qu'il est important d'aller en Allemagne. C'est l'occasion pour chaque joueur de se montrer, de briller, même quand l'équipe ne suit pas. Il y a pour chacun d'entre eux des prestations à réaliser qui peuvent contribuer à l'élévation de leur carrière.
Et puis, rappelons que pour une partie de la génération dorée (Sommer, Rodriguez, Shaqiri), cet Euro apparaît probablement comme la dernière qui sonne pour aller le plus loin possible, marquer encore un peu plus l'histoire du football helvétique. Même si certains continueront probablement après ça (Xhaka, notamment), il faut penser qu'il faudra un certain temps avant de retrouver une équipe de Suisse aussi complète.
On peut donc imaginer que les joueurs, leurs leaders en tête, prennent leurs responsabilités pour aller au bout du seul intérêt commun qui les unit à Yakin: la qualification pour l'Euro. L'espoir ne se situe pas ailleurs.
L'équipe probable: Sommer; Fernandes, Akanji, Elvedi, Rodriguez; Zakaria, Xhaka, Freuler; Shaqiri, Amdouni, Vargas.
Israël est-elle dans les conditions de performer?
Difficile de savoir ce qui attendra l'équipe de Suisse mercredi. Composé en partie de joueurs évoluant au pays et qui sont à l'arrêt depuis plus d'un mois, Israël n'est forcément pas mise dans les meilleures conditions possibles pour l'emporter. La défaite 1-0 qu'il a subi au Kosovo dimanche l'a rappelé.
L'équipe du sélectionneur Alon Hazan n'a pas la tâche facile: elle doit enchaîner quatre matches en neuf jours, afin de rattraper les deux rencontres initialement prévues en octobre (dont celle contre la Suisse). Le rendez-vous de Felcsut mercredi est le deuxième de la série. Les Israéliens devront encore affronter la Roumanie et Andorre.
Ils n'ont pas pour obligation de gagner tous leurs matchs restants. Le cas échéant, ils seraient directement qualifiés pour l'Euro. Cela serait extraordinaire. Mais leur objectif initial est surtout de terminer troisième, ce qui leur garantirait l'accession aux barrages en mars prochain. Et cela serait déjà fort.
A noter que pour ce rassemblement de novembre, Alon Hazan peut bien sûr compter sur Oscar Gloukh (19 ans), le petit joyau de Salzbourg, qui a marqué un but à Sommer en Ligue des champions il y a trois semaines. Mais il faut également relever le retour du vétéran Eran Zahavi (36 ans), meilleur buteur de l'histoire de la sélection et qui n'était plus réapparu depuis deux ans pour des conflits internes. Celui-ci devrait toutefois être laissé sur le banc.
Parce que Hazan doit gérer. Les émotions et les états physiques. Surtout, il se dit qu’Israël mise beaucoup sur le match contre la Roumanie de samedi, lequel est vu comme le plus important en vue d’une éventuelle qualification pour l’Euro.
La clé du match: gérer les temps faibles
Dans ce groupe de qualification, la Suisse est indubitablement l'équipe la plus protagoniste. Elle doit, de par son statut, faire le jeu, contrôler le match. Parfois à ses dépens. Mais après elle, seule Israël prétend véritablement à autant d'activité. Excepté contre la Suisse, elle a toujours cherché à avoir le ballon, et donc elle l'a eu.
Cela ne lui a pas garanti d'excellents résultats, mais cela témoigne de ses intentions. Autrement dit, sur les séquences où elle aura le ballon mercredi, elle essaiera d'en faire bon usage et, surtout, elle aura des idées de comment y parvenir. Ce ne devrait pas être constant, mais il y a de quoi penser qu'il y aura des phases de jeu où Israél tentera de trouver la solution face à un bloc suisse un peu plus replié.
La clé, pour la Suisse, c'est de savoir gérer ces moments. Autrement dit, d'être à même de ne pas craquer lors des temps faibles. Il faudra non seulement être efficace dans sa manière de presser, mais aussi de faire preuve d'une certaine compacité en bloc médian ou bas. Des situations que l'équipe nationale n'a presque jamais vécues depuis le début de cette campagne de qualification, vu sa supériorité supposée dans le jeu.
Reste à savoir si cela arrivera régulièrement. Parce que les temps forts israéliens pourraient aussi avoir lieu lorsque la Suisse aura le ballon. Autrement dit, Israël risque de privilégier des transitions rapides, pour pouvoir prendre à défaut l'équipe nationale. Là, elle devra faire preuve de beaucoup plus d'exigence que lors de ses dernières sorties. A la fois dans son utilisation du ballon et dans sa défense préventive, mais également dans sa capacité à réagir à la perte de balle. Tout ce qui lui a manqué ces derniers temps.