Cyclisme: Les dix expressions pour briller au bord de la route

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CyclismeLes dix expressions pour briller au bord de la route

Le peloton a son jargon. Voici quelques-unes des expressions utilisées par les coureurs du Tour de France avant qu’ils ne débarquent en Suisse.

Christian Maillard
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Christian Maillard
A l’image de Tadej Pogacar, les coureurs chassent la canette avec cette canicule.

A l’image de Tadej Pogacar, les coureurs chassent la canette avec cette canicule.

AFP

Et si, les mains aux cocottes, on décodait? Comme c’est le cas dans de nombreux sports, où on a son propre langage, le cyclisme a également ses mots ou ses expressions quand il s’agit d’en «placer une» et de s’exprimer dans le peloton. Qui va «voltiger» à Lausanne ou «fumer» la pipe «dans un fauteuil» du côté d’Aigle? Vous qui vous trouverez au bord de la route, ce week-end, lors des étapes du Tour de France en Romandie, voilà un petit lexique qui vous sera peut-être utile pour briller avec vos amis au bord de la route, alors qu’avec la canicule les coureurs vont également «chasser la canette» pour se rafraîchir.

Le peloton du Tour de France débarque ce week-end en Suisse. Êtes-vous prêt à en placer une?

Le peloton du Tour de France débarque ce week-end en Suisse. Êtes-vous prêt à en placer une?

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Avoir un bon de sortie

En général, cela s’adresse à un second couteau dont la place au classement général ne risque pas de mettre en péril celles des leaders du Tour. Un régional de l’étape aura, en principe, un bon de sortie. Ce qui lui permettra peut-être d’inscrire son nom au palmarès. Cette autorisation aura la bienveillance du maillot jaune qui en informera ses équipiers. Tadej Pogacar, qui s’est envolé au général, va-t-il accorder ce bon de sortie ce samedi à Marc Hirschi, qui rêve d’en gagner une belle à Lausanne?

Marc Hirschi (2e depuis la droite) va-t-il pouvoir bénéficier d’un bon de sortie et jouer sa carte ce samedi?

Marc Hirschi (2e depuis la droite) va-t-il pouvoir bénéficier d’un bon de sortie et jouer sa carte ce samedi?

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Allumer les phares

Cette expression s’emploie pour un coureur qui a sûrement fait appel à des subterfuges. Son regard au moment du départ ne trompe pas. Il a aussi salé la soupe. On dit aussi qu’il s’est fait une fléchette, qu’il a fait exploser la chaudière ou sauter la marmite en augmentant la dose au fur et à mesure que les effets diminuent jusqu’à ce que le corps ne puisse plus les supporter. Le tricheur est souvent ensuite perdu pour la compétition et risque des séquelles dans sa vie post-sportive. Au 3e dope, il est souvent trop tard. Il paraît que cela n’est pus d’actualité dans le peloton, même si personne n’est dupe.

Avoir du monde sur le toit

Se dit à la suite d’une chute où beaucoup de coureurs gisent sur le sol, par comparaison avec une voiture accidentée qui se retrouve sur le toit. C’est arrivé au Danemark, on espère que cela ne sera pas le cas ce week-end sur les routes helvétiques.

Anthony Turgis (à droite), Ruben Antonio Almeida Guerreiro (au centre) et Alberto Dainese (à gauche) avaient chuté sur le pont du Grand Belt lors de la 2e étape au Danemark.

Anthony Turgis (à droite), Ruben Antonio Almeida Guerreiro (au centre) et Alberto Dainese (à gauche) avaient chuté sur le pont du Grand Belt lors de la 2e étape au Danemark. 

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Compter les pavés

Lorsqu’on roule très doucement, non par envie, mais contraint et forcé, par manque de forme. Le coureur donne l’impression, tant son allure est faible, de compter les pavés. La formule s’applique quel que soit le terrain. Il risque bien d’avoir certains coureurs «collés au goudron» dans la montée vers la Pontaise. Ou, si vous préférez, «rester en croustille» ou craquer physiquement. Il sera alors dans la «pampa» très attardé et ne tardera pas à abandonner.

Thibaut Pinot n’a pas été loin de faire la connaissance de l’homme au marteau ce vendredi dans la Planche aux Belles Filles.

Thibaut Pinot n’a pas été loin de faire la connaissance de l’homme au marteau ce vendredi dans la Planche aux Belles Filles.

AFP

Faire connaissance de l’homme au marteau

Ou une autre manière de parler d’une défaillance telle que l’on a l’impression d’avoir été assommé. Elle est si soudaine que le coureur qui en est victime reste sans force, et dans l’impossibilité de reprendre la course, sans un temps de récupération. En quittant l’épreuve, on peut ajouter qu’il a mis la flèche sans attendre la voiture-balai.

Courir en rat

Il s’agit d’une manière de   courir sans participer à l’action; de profiter, souvent dans une échappée, des efforts des autres alors que son attitude laisse à penser qu’il pourrait lui aussi faire part de son travail. Cette pratique n’est pas très appréciée par les autres concurrents. Le «Ratagasse» est celui qui applique systématiquement cette façon de rouler.

Faire la lessive

Attaquer sans cesse pour éliminer le plus possible d’adversaires avant la fin de la course. Plusieurs attaques successives obligeront les plus vindicatifs à lâcher prise.

S’il n’a pas fait la lessive dans le peloton, Magnus Cort Nielsen a attaqué lors des premières étapes pour ravir ce beau maillot à pois.

S’il n’a pas fait la lessive dans le peloton, Magnus Cort Nielsen a attaqué lors des premières étapes pour ravir ce beau maillot à pois.  

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Être en ligne de chaîne

C’est être bien posé sur son vélo. rouler tout droit à la même allure, sans balancement du corps, et donner un mouvement régulier à son pédalage. Comme Tadej Pogacar dans l’ascension finale de la Planche des belles filles ce vendredi où il a «fait l’avion»? On peut dire aussi qu’il a la «socquette légère» ou qu’il fait «rougir le treize dents». Qu’il a adopté le plus grand développement et qu’il l’a conservé en pédalant à vive allure sans arrêt en demandant le maximum aux muscles et à la machine.

Tadej Pogacar a la socquette légère sur ce Tour où il caresse les pédales…

Tadej Pogacar a la socquette légère sur ce Tour où il caresse les pédales…

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Ne pas monter un pont de chemin de fer

Quand un rouleur ou un descendeur n’a aucune qualité de grimpeur. Il se retrouve alors isolé aussitôt que la route monte un peu. Largués, ils vont alors faire le petit train, comme cela risque d’être aussi le cas ce samedi après-midi dans la monté vers la Pontaise.

Chatouiller les pédales

C’est être en bonne condition physique et n’avoir aucune peine à pédaler, ne sentant pas l’effort fourni par les jambes: pédaler facilement sans être obligé d’appuyer très fort sur les pédales. En emmenant la «bracasse», à savoir un développement très important en utilisant un grand plateau et le plus petit pignon possible (56 x 12). Pour cela, il faut beaucoup de puissance dans les cuisses et dans les reins.

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