AviationPrendre l’avion devient un luxe
Le Covid-19 a brusquement mis fin à la rude concurrence des prix dans le secteur aérien. Le prix du billet d’avion est désormais plus cher qu’avant la pandémie et il continuera d'augmenter.
La pandémie de Covid-19 était un cauchemar pour le secteur aérien. Il y a trois ans, les compagnies aériennes du monde entier devaient être soutenues par les milliards de l'État pour ne pas tomber en faillite. Aujourd'hui, la pandémie s'avère être une bénédiction pour elles. «Les trajets longue distance sont devenus entre 30% et 45% plus chers. Les compagnies aériennes profitent du fait que le coronavirus a mis fin à la concurrence ruineuse sur les prix», déclare André Lüthi, fondateur et président de Globetrotter, le spécialiste suisse des voyages individuels, à la «NZZ am Sonntag».
Non seulement les vols vers l'Amérique et l'Asie sont devenus plus chers, mais aussi les voyages en Europe. Le comparateur en ligne Comparis note une augmentation de près de 10% du prix des billets d'avion en avril par rapport au mois précédent. Par rapport à l'année dernière, la hausse est même de 35%. «Les compagnies aériennes font actuellement de beaux profits. L'offre de places est encore limitée, mais la demande est de retour», déclare Jürg Stettler, professeur à l’Institut d’économie touristique de la Haute École de Lucerne.
Swiss vole à 85% de sa capacité
En fait, les compagnies aériennes ont réduit leur offre d'avant la pandémie. Swiss, par exemple, vole cette année à 85% de sa capacité par rapport à 2019. Selon elle, la hausse des prix dans le secteur aérien est loin d'être terminée. En effet, la pression sur les compagnies aériennes pour qu'elles deviennent plus respectueuses de l'environnement augmente. Le développement de carburants plus respectueux du climat et l'achat d’appareils plus économes engloutissent des milliards. «À moyen et long terme, nous nous attendons à ce que les billets d'avion deviennent plus chers car les efforts pour être plus durables impliquent des investissements et des coûts élevés», écrit Swiss.