AdministrationLes fonctionnaires gagnent-ils trop? Berne devra faire une analyse
Le Conseil des États a accepté un postulat demandant que Berne compare les conditions de travail offertes entre les secteurs public et privé, au niveau fédéral et cantonal, et vérifier si les fonctionnaires sont trop bien lotis.
- par
- Christine Talos
Les fonctionnaires de l’État et de la Confédération sont-ils trop bien payés par rapport aux employés qui travaillent dans le privé? Le Conseil fédéral va devoir répondre à cette question qui taraude bien des travailleurs en Suisse. En effet, le Conseil des États vient d’accepter un postulat de Philippe Bauer (PLR/NE) qui demande une comparaison des conditions de travail entre les secteurs public, parapublic et privé, cela au niveau fédéral et cantonal. Salaires et avantages tels que vacances, horaires de travail, retraite, etc., devront être pris en compte.
«De plus en plus de PME se plaignent de la concurrence déloyale que leur font, à leur avis, les collectivités publiques, et plus souvent encore les entreprises parapubliques qui fleurissent dans notre pays, que ce soit au niveau fédéral ou cantonal», a expliqué le sénateur en plénum. Et de rappeler qu’une étude de l’Université de Lucerne a estimé en mars que les salaires fédéraux dépassaient en moyenne de 15%, et parfois jusqu’à un tiers de plus, ceux du privé.
Débauchage fréquent
Plus grave encore, selon le Neuchâtelois: «Ces avantages conduisent aujourd’hui, alors que le marché du travail est relativement asséché, à un débauchage de plus en plus fréquent. Un nombre impressionnant de PME se plaignent qu’elles forment des apprentis et des personnes compétentes et que, dès que ces personnes sont formées, elles sont aspirées par la fonction publique ou par le secteur parapublic», a-t-il dénoncé. «Ce postulat permettra de faire enfin la lumière sur ce qui se passe vraiment, en espérant que, finalement, les critiques qui sont formulées sont infondées», a-t-il lancé.
Le Conseil fédéral était favorable à son texte. Mais la grande argentière Karin Keller-Sutter a critiqué l’étude lucernoise estimant que les comparaisons n’étaient pas pertinentes. «C’est précisément pour cette raison que nous sommes prêts à accepter le postulat, afin de pouvoir faire des déclarations solides sur les conditions effectives», a-t-elle conclu.