FootballLa candidature suisse pour l’Euro 2025 féminin en trois questions
L’UEFA décide mardi de l’attribution de l’Euro féminin 2025. La Suisse figure parmi les quatre candidats. Les enjeux de l’événement en trois points clés.
- par
- Rebecca Garcia
Pays de gouvernance sportive mais pas forcément d’événements de grande envergure, la Suisse espère mettre la main sur l’Euro 2025. L’Association suisse de football a déposé sa candidature. Le dossier est l’un des quatre aux mains de l’UEFA, qui décide mardi de l’hôte de ce tournoi.
Qui d’autre veut organiser l’événement?
Outre la Suisse, la Pologne, la France et une alliance entre la Norvège, la Suède, la Finlande et le Danemark cherchent à mettre la main sur l’événement. Sur ces quatre candidatures, celle nordique et celle de la Suisse sont celles qui semblent le plus convaincre les sphères de gouvernance du football féminin.
La France avait organisé l’Euro masculin en 2016 avant d’accueillir les footballeuses pour la Coupe du monde en 2019. Les Jeux olympiques de Paris, en 2024, complètent l’impression que le pays est servi.
La Pologne a également des arguments, mais certaines personnes voient la proximité avec l’Ukraine et la Biélorussie comme des facteurs de risques, et estiment donc que la situation politique n’est pas assez stable.
Les pays nordiques présentent quant à eux une assurance similaire à la Suisse à bien des égards. La grande différence réside dans la pluralité des lieux, même si le comité d’organisation promet que la liaison entre les stades sera facile.
Quelles villes pour accueillir des matches?
L’Angleterre a démontré lors de son Euro 2022 que les spectateurs pouvaient se déplacer. Les stades ont enregistré une affluence de 18’544 spectateurs en moyenne. La finale à Wembley comptait 87’192 personnes venues voir les «Lionesses» affronter l’Allemagne.
Ceferin encore, le Bélarus out?
L’UEFA se réunit mardi et mercredi à Lisbonne où le président Alexander Ceferin, sans adversaire, devrait être reconduit pour un troisième mandat à la tête du football européen. Seul candidat à sa succession lors du Congrès, il est assuré de rempiler pour quatre années supplémentaires à la tête de la Confédération européenne.
Discret et peu charismatique à son arrivée en 2016 à la présidence de l’instance après la chute de Michel Platini, réélu en 2019, le Slovène de 55 ans a su s’imposer, n’hésitant pas à s’opposer frontalement à son homologue de la FIFA Gianni Infantino à propos notamment du projet, finalement abandonné, de Coupe du monde tous les deux ans que défendait le patron du football mondial. Il a surtout su se sortir de la tempête provoquée en 2021 par plusieurs grands clubs européens qui se sont lancés dans l’aventure d’une Super Ligue fermée, suscitant une levée de boucliers de la part des supporters et de certains chefs d’Etat et de gouvernement du continent.
La situation de la Biélorussie est l’autre gros dossier au menu du comité exécutif de mardi. Soutien de la Russie, exclue des compétitions de l’UEFA en raison de l’invasion de l’Ukraine, le pays a débuté les qualifications de l’Euro 2024 avec deux défaites contre la Suisse (5-0) et la Roumanie (2-1) dans le groupe I. Mais une centaine d’eurodéputés de tous bords politiques ont demandé mi-mars à l’UEFA de lui infliger la même sanction que celle subie par la Russie.
Les arènes helvétiques permettent d’accueillir plusieurs dizaines de milliers de spectateurs. Parmi les villes choisies: Sion, Genève, Bâle, Zurich, Berne, Lucerne, St-Gall ou encore Thoune. Lausanne, qui faisait initialement partie des lieux proposés dans la candidature, a choisi de se retirer en raison de la Fête fédérale de gymnastique qui a lieu lors de la même période.
Quelles retombées pour la Suisse?
Tout grand événement sportif vise des bénéfices à court et long terme. Un sondage du Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’École polytechnique fédérale de Zurich évoque un repli du chiffre d’affaires dans les restaurants et les hôtels. La faute aux supporters locaux qui auraient préféré regarder les matches depuis chez eux.
Mais le bilan global était positif, tant au niveau de l’ambiance et de la sécurité que de l’image de la Suisse. Ce petit pays s’est montré capable d’organiser un tournoi d’envergure, et peut donc prétendre à devenir l’hôte d’autres rendez-vous du sport.
Pour 2025, les organisateurs nourrissent l’espoir d’un grand succès. La plupart des infrastructures (stades, transports en commun) existent déjà, et pourraient être renforcées si nécessaire. De quoi donner envie aux potentiels visiteurs de revenir en vacances pour griller un cervelas au bord du Léman.