Venezuela: Nette victoire pour une ex-députée frappée d’inéligibilité 

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VenezuelaNette victoire pour une ex-députée frappée d’inéligibilité

Maria Corina Machado, qui s’est vue interdire d’exercer toute fonction publique pendant 15 ans, a remporté dimanche la primaire de l’opposition, en vue de l’élection présidentielle de 2024.

Machado veut imposer une économie libérale, avec notamment la privatisation des entreprises publiques.

Machado veut imposer une économie libérale, avec notamment la privatisation des entreprises publiques.

AFP

La libérale Maria Corina Machado, frappée d’inéligibilité par le régime en place, a remporté dimanche les primaires de l’opposition au Venezuela en vue de l’élection présidentielle de 2024. Celle qui appartient à l’aile la plus radicale de l’opposition l’a emporté avec 26% des voix, d’après la commission qui a organisé le scrutin. Près de 92% des bulletins de vote ont été dépouillés. 

Son plus proche rival, Carlos Prosperi, qui avait dénoncé des irrégularités dans le processus, a obtenu 5% des suffrages. Les autres ont obtenu moins de 1% des voix. «Nous faisons partie d’une histoire citoyenne et ce que nous avons vu aujourd’hui est une avalanche citoyenne à l’intérieur et à l’extérieur du Venezuela», a déclaré Machado avant l’annonce des résultats, évoquant les électeurs dans le pays et de l’étranger.

Accusée de corruption

Cette ingénieure de 56 ans et ex-députée s’est cependant vue interdire en juin d’exercer toute fonction publique pendant 15 ans. Une inéligibilité que les Etats-Unis, qui ont allégé cette semaine les sanctions contre le Venezuela au lendemain de la reprise du dialogue entre le pouvoir et l’opposition, poussent à faire lever.

Machado est accusée de corruption et d’avoir soutenu les sanctions de la communauté internationale contre le Venezuela. Elle est une fervente opposante au chavisme, du nom de Hugo Chavez, figure de la gauche radicale latino-américaine et défunt prédécesseur de Maduro. Elle veut imposer une économie libérale, avec notamment la privatisation des entreprises publiques.

Semaine mouvementée

Les primaires se sont tenues au terme d’une semaine riche en annonces avec un accord entre le pouvoir et l’opposition pour que se tienne une présidentielle au second semestre 2024, la libération de cinq prisonniers politiques, le déblocage de 3 milliards de dollars de fonds gelés pour des dépenses sociales et surtout une levée temporaire des principales sanctions américaines.

Le dialogue entre opposition et gouvernement, qui s’est tenu à La Barbade sous les auspices de la Norvège, n’a cependant pas réussi à résoudre la question de l’inéligibilité de la plupart des leaders de l’opposition et notamment de celle de Maria Corina Machado. Washington lie l’allègement prolongé des sanctions à une amélioration de la situation politique dans le pays et a dit s’attendre à ce que «tous» les candidats puissent se présenter aux élections générales de 2024.

«Sabotage»

L’opposition n’a pas reconnu la réélection de Nicolas Maduro en 2018 lors d’un scrutin largement considéré comme frauduleux et non reconnu par de nombreux pays. L’année suivante, Washington a renforcé contre Caracas des sanctions imposées pour la première fois en 2015 en raison de la répression brutale de manifestations antigouvernementales.

Bien que son parti ne l’ait pas encore officiellement proclamé, Maduro briguera un troisième mandat de six ans l’année prochaine. Les primaires visant à désigner son prochain rival ont été organisées dans une improvisation relative après des mois de tergiversations, mais aussi d’opérations de «sabotage» du pouvoir, selon l’opposition. Cette dernière a renoncé à faire appel au Conseil national électoral (CNE) pour organiser le vote, jugé trop proche du pouvoir.

(AFP)

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