GrèceLa droite de Mitsotakis largement en tête des élections
Dimanche, les élections législatives grecques devraient donner une majorité absolue au parti du Premier ministre Mitsotakis.
Le parti de droite de l’ancien Premier ministre Kyriakos Mitsotakis arrivait largement en tête des élections législatives dimanche en Grèce, selon les premiers résultats partiels, ce qui devrait lui assurer une majorité absolue pour former un gouvernement stable.
La Nouvelle Démocratie (ND), au pouvoir de 2019 à fin mai, obtient 40,5% des voix, devant le parti de gauche Syriza d’Alexis Tsipras qui obtient 17,8% des suffrages, soit un score encore plus faible que lors des élections précédentes le 21 mai, selon ces résultats portant sur plus de 50% des bureaux de vote du pays.
Le dirigeant de la droite Kyriakos Mitsotakis s’est félicité de sa victoire, affirmant disposer d’«un mandat fort» pour «transformer» le pays. L’ancien Premier ministre, qui va retrouver son poste à l’issue de cette victoire, a promis de «grands changements» allant de «l’augmentation des salaires» à «un État plus efficace».
Premier ministre
Ce scrutin pourrait assurer à la droite 157 sièges sur les 300 du Parlement monocaméral grec, selon des analystes. Avec un tel score, Kyriakos Mitsotakis devrait retrouver son fauteuil de Premier ministre qu’il a dû céder fin mai, avant la tenue des deuxièmes élections.
Huit partis devraient franchir le seuil des 3% pour entrer au Parlement, selon ces résultats partiels, dont le parti d’extrême droite Spartiates, soutenu par un ancien cadre de la formation néonazie Aube dorée, Ilias Kassidiaris, qui purge actuellement une lourde peine de prison.
Lourde défaite
Kyriakos Mitsotakis, chef du gouvernement de 2019 à fin mai, avait remporté il y a cinq semaines une large victoire en s’adjugeant 40,79% des suffrages. Le double de Syriza. Mais cette avance ne lui avait pas apporté la majorité absolue requise pour former un gouvernement sans devoir nouer d’alliance.
Le dirigeant de Nouvelle Démocratie (ND) avait exclu de bâtir une coalition et réclamé de nouvelles élections, comptant pour cela sur un mode de scrutin qui accorde cette fois-ci au parti arrivé en tête un «bonus» pouvant aller jusqu’à 50 sièges.
Si ces estimations se confirment, Alexis Tsipras encaisserait une nouvelle lourde défaite après un revers cinglant il y a cinq semaines lorsque Syriza était tombée à 20,07% des suffrages, soit une chute de plus de 11,5 points par rapport à 2019.
«Gouvernement incontrôlé»
La question de son avenir à la tête du parti devrait désormais ouvertement se poser, alors que déjà après la défaite du 21 mai, l’ancien Premier ministre (2015-2019) et trublion de la gauche radicale en Europe avait reconnu avoir songé à démissionner.
Devant son bureau de vote dimanche à Athènes, Kyriakos Mitsotakis a affirmé que les Grecs votaient «pour obtenir un gouvernement stable et efficace» pour les quatre prochaines années. De son côté, Alexis Tsipras a mis en garde contre un «gouvernement incontrôlé» en cas de large victoire de la droite et réclamé «un équilibre dans notre démocratie et notre système politique» avec «une opposition forte» capable de jouer son rôle.
Choix de la raison
Dans le quartier athénien de Pangrati, Aris Manopoulos, un commerçant d’une cinquantaine d’années, explique avoir fait le «choix de la raison». «J’ai voté pour Nouvelle Démocratie pour que le pays aille de l’avant, et qu’il continue à se redresser économiquement», confie-t-il.
Deux obstacles potentiels pouvaient se présenter pour Kyriakos Mitsotakis. D’une part, l’éventuelle lassitude des électeurs, appelés deux fois aux urnes en cinq semaines. D’autre part, l’émiettement des voix, notamment à droite des conservateurs où trois petites formations se disputent les suffrages des sympathisants d’extrême droite et des nationalistes. Or le nombre de partis représentés aura arithmétiquement des conséquences sur le nombre de sièges attribués à Nouvelle Démocratie.
Bilan économique
En se détournant largement de Syriza, les Grecs ont montré qu’ils voulaient définitivement tourner la page des années d’âpre crise financière et de plans de sauvetage aux conditions drastiques qui les ont considérablement appauvris.
Kyriakos Mitsotakis n’a d’ailleurs cessé de brandir son bilan économique, marqué par un rebondissement de la croissance, à 5,9% en 2022, et un chômage en baisse après la dernière décennie de la crise. Durant la campagne, ce diplômé de Harvard, âgé de 55 ans, a promis des augmentations de salaires, notamment pour les plus faibles revenus, principale préoccupation des Grecs, qui subissent la cherté de la vie.