Hockey sur glace: Le HCV Martigny surprend tout le monde, sauf lui-même

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Hockey sur glaceLe HCV Martigny surprend tout le monde, sauf lui-même

Le néo-promu figure à un étonnant troisième rang de Swiss League après sept journées, nettement devant ses rivaux cantonaux. Le fruit d’une adaptation rapide et d’une défense de fer.

Ruben Steiger
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Ruben Steiger
Le HCV Martigny, troisième du classement, évolue sur un petit nuage depuis son retour en Swiss League.

Le HCV Martigny, troisième du classement, évolue sur un petit nuage depuis son retour en Swiss League.

Pascal Muller/freshfocus

On attendait Viège, un peu comme chaque année, avec l’arrivée de Heinz Ehlers à la bande. Ou alors Sierre avec son effectif renforcé et son projet McSorley. Finalement c’est le HCV Martigny, néo-promu dans la catégorie, qui déjoue tous les pronostics en ce début de saison. Après sept journées de Swiss League, les Octoduriens se classent au troisième rang avec 14 points.

De quoi en faire le meilleur club valaisan de la catégorie, avec cinq unités d’avance sur les pensionnaires de Graben et neuf sur les Haut-valaisans. «On entend souvent ce compliment de la part des gens, rigole Daniele Marghitola, le directeur sportif et entraîneur assistant du HCV. Mais il faut garder les pieds sur terre car on a joué que sept matches sur 45.»

Si cette place sur le podium déconcerte tout le monde, elle ne surprend que partiellement le Tessinois de 35 ans. «Le classement est effectivement étonnant et au-dessus des attentes. avoue-t-il, mais je savais qu’on était capables de réaliser des performances à la hauteur de cette ligue.»

Une défense infranchissable

Plusieurs facteurs expliquent cette entame rêvée, mais un se démarque des autres. La solidité défensive dont les Bas-valaisans font preuve (12 buts concédés, meilleure défense de SL). «C’est la clé de bien défendre et d’avoir une structure qui tient contre toutes les équipes», estime l’ancien défenseur de Red Ice, Sierre et Ambri.

Pour atteindre de telles statistiques, Martigny peut compter sur un gardien, Kevin Pasche (20 ans, prêté par le LHC), dans une forme étincelante et des joueurs qui ont su s’adapter rapidement à la deuxième division. Sans oublier l’apport dans ce secteur d’un étranger, le Suédois Erik Ullman (26 ans).

Le Suédois Erik Ullman est le patron de l’arrière-garde octodurienne.

Le Suédois Erik Ullman est le patron de l’arrière-garde octodurienne.

Pascal Muller/freshfocus

Une décision osée dans une ligue où toutes les formations privilégient d’évoluer avec deux mercenaires en attaque. Mais une décision réussie. «On a basé notre choix après une analyse minutieuse du temps de jeu des étrangers, détaille Daniele Marghitola. Un attaquant peut jouer entre 18 et 20 minutes par match, ce qui est déjà beaucoup. Un défenseur peut monter jusqu’à 25. L’idée était de pouvoir avoir plus longtemps nos étrangers sur la glace.»

Dépendant des partenariats

Avec l’attaquant David Lindquist, la fraction étrangère livre pour le moment la marchandise dans un contexte favorable pour elle. Car Martigny s’est mis à l’heure suédoise durant l’été en confiant sa première équipe à Anders Olsson. Le technicien de 48 ans a longtemps entraîné en junior dans son pays et connaît bien la Suisse pour être passé par Davos (2011-2012 puis 2015-2017) et Bienne (2017-2021).

Anders Olsson, ici en 2018, était entraîneur assistant au HC Bienne entre 2017 et 2021.

Anders Olsson, ici en 2018, était entraîneur assistant au HC Bienne entre 2017 et 2021.

Andy Mueller/freshfocus

«C’est l’ancien directeur sportif (ndlr: Nicolas Burdet) qui l’a mis sous contrat. Le critère de recherche était d’engager quelqu’un qui travaille favorablement avec les jeunes.» Là aussi, le choix semble porter ses fruits. Un entraîneur qui doit jongler au quotidien avec un groupe composé de professionnels et de joueurs qui travaillent à côté. Les entraînements ont d’ailleurs été placés en fin d’après-midi afin que ceux-ci puissent concilier leurs activités.

«Lausanne et Bienne ont des contingents fournis, donc il n’y a pas de crainte immédiate, mais on cherche tout de même des solutions alternatives.»

Daniele Marghitola, au sujet de la dépendance de Martigny aux licences B.

Le Suédois et le Tessinois composent également avec les licences B en provenance de Lausanne (club partenaire) et Bienne. Des jeunes talents qui portent le HCV, mais qui peuvent être rappelés en National League à tout moment. «C’est un risque, confirme le directeur sportif. Lausanne et Bienne ont des contingents fournis, donc il n’y a pas de crainte immédiate, mais on cherche tout de même des solutions alternatives.»

Le plus dur: tenir la cadence

Sur un petit nuage actuellement (cinq succès de suite), le HCV Martigny se trouve peut-être maintenant devant son plus grand défi: celui de tenir la cadence, ou au moins de ne pas s’écrouler. Car la Swiss League est prévenue de sa force et que les grosses cylindrées vont monter en puissance au fil des semaines. «Nous aussi on en a encore sous le pied», sourit Daniele Marghitola.

Le calendrier chargé qui se dresse devant les Martignerains, avec un déplacement dimanche à Olten, la réception de La Chaux-de-Fonds mardi avant un autre voyage, vendredi, sur la glace du leader GCK Lions, fera office de test.

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