Commentaire: L’impuissance des Verts face au «cartel du pouvoir»

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CommentaireL’impuissance des Verts face au «cartel du pouvoir»

La conseillère aux État Lisa Mazzone a utilisé une expression assez dure pour décrire une situation où une bonne partie de la population n’est pas représentée dans l’actuel Conseil fédéral.

Eric Felley
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Eric Felley
À l’occasion de la succession d’Ueli Maurer, Lisa Mazzone s’en prend aux partis gouvernementaux qui verrouillent les fauteuils au Conseil fédéral.

À l’occasion de la succession d’Ueli Maurer, Lisa Mazzone s’en prend aux partis gouvernementaux qui verrouillent les fauteuils au Conseil fédéral.

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Mardi après-midi, la décision des Verts suisses de ne pas lancer une candidature pour le siège laissé vacant par Ueli Maurer n’a pas été une surprise. La majorité bourgeoise avait déjà fait clairement savoir que les deux sièges de l’UDC lui étaient acquis. L’UDC, le PLR et le Centre n’allaient pas toucher à la formule magique une année avant les élections fédérales, où leurs propres sièges sont remis en jeu. Pas davantage que le Parti socialiste.

Une chasse gardée

Cette annonce de non-candidature était un prétexte pour se faire entendre. Lisa Mazzone (V/GE) a répété à plusieurs reprises que les Verts se heurtaient «au cartel du pouvoir des partis gouvernementaux». Un cartel, c’est une chasse gardée arrangée entre «amis», ce n’est donc pas très démocratique. Sans les nommer, elle visait également les socialistes et leurs deux sièges, qu’ils entendent bien défendre, qu’ils soient attaqués par la droite ou qu’un d’entre eux soit mis au concours avec une candidature écologiste. Les règles du jeu sont ainsi faites que, pour gagner à Berne, il faut être plus fort numériquement avec des alliances.

En attendant les fédérales 2023

Avec 13,2% des suffrages lors des élections de 2019, les Verts ont mathématiquement droit à un siège, mais cela ne leur permet évidemment pas de faire la pluie et le beau temps. En 2019, ils ont tenté sans succès de prendre le siège du PLR qui est revenu à Ignazio Cassis. Cette année, revendiquer le siège d’Ueli Maurer n’avait pas vraiment de sens, hormis pour présenter une candidature de combat sur fond d’urgence climatique.

Tout se reporte donc sur l’année prochaine avec les élections fédérales, qui pourraient rebattre les cartes. Si les Verts poursuivent la progression de 2019, les partis devront recomposer la formule magique. Sans cela, elle risque de perdre de sa magie. Mais si les Verts stagnent ou régressent, le «cartel du pouvoir» n’est pas prêt à leur faire de cadeau.

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