Royaume-UniL’attentat de Liverpool préparé depuis «au moins» sept mois
Mercredi, la police britannique a donné des détails sur l’attentat survenu à Liverpool, dimanche. Le suspect avait souffert de problèmes psychologiques.
Le suspect de l’explosion survenue dans un taxi de Liverpool (nord de l’Angleterre) avait préparé son attaque depuis «au moins» sept mois, a indiqué mercredi, la police britannique.
Les achats des composants de l’engin explosif qui a tué Emad A. S., 32 ans, «ont été réalisés au moins» depuis qu’il avait loué un logement en avril, a précisé dans un communiqué, la police antiterroriste, précisant que le suspect était né en Irak et avait souffert dans le passé de problèmes psychologiques.
Converti au christianisme
Cet homme de 32 ans était le passager du taxi et a été tué par la déflagration, survenue peu avant 11 heures (locales et GMT) devant un hôpital pour femmes, au moment où le Royaume-Uni commémorait les victimes des guerres, à l’occasion du «Dimanche du Souvenir». Le chauffeur du taxi, décrit comme un héros pour l’avoir enfermé dans son véhicule, a été légèrement blessé.
La police considère en l’état qu’il s’agit d’un acte terroriste, même si, selon les médias britanniques, aucun motif idéologique n’a été pour l’instant identifié. Son auteur présumé est né en Irak, a précisé mercredi la police. «Nos recherches ont montré qu’A. S. a souffert d’épisodes de maladie mentale, ce qui sera la base d’une partie de nos investigations», a-t-elle ajouté.
Selon des médias britanniques, Emad A. S. est un demandeur d’asile et n’était pas connu des services de renseignement. Arrivé au Royaume-Uni il y a plusieurs années, il s’y était converti au christianisme. Plusieurs médias rapportent mercredi que de telles conversions peuvent constituer une technique employée par certains demandeurs d’asile pour appuyer leur démarche, s’interrogeant sur leur sincérité.
«Procédures solides»
La cathédrale de Liverpool, où A. S. a été baptisé en 2015, a affirmé disposer de «procédures solides», permettant de s’assurer de la sincérité de la foi exprimée par les convertis, exigeant notamment une présence régulière aux offices et un apprentissage théorique.
Des liens d’«au moins deux ans» avec un candidat à un titre de séjour britannique sont nécessaires avant de soutenir une demande. «J’avais l’habitude de prier chaque jour une demi-heure au salon avec lui. Je ne pense pas qu’il simulait sa foi», a assuré Malcom Hitchcott, qui avait hébergé Emad A. S. plusieurs mois, au «Telegraph». Selon lui, Emad A. S. avait été interné environ six mois en psychiatrie il y a quelques années après un incident dans le centre-ville impliquant un couteau.
Après cette attaque, le Royaume-Uni a relevé lundi à «grave» le niveau de la menace terroriste sur le sol britannique, un mois après le meurtre le 15 octobre du député David Amess pendant une permanence parlementaire à une soixantaine de kilomètres de Londres.