PrésidentielleAu Venezuela, une des candidates de l’opposition déclarée inéligible
Maria Corina Machado, l’une des favorites des primaires de l’opposition prévues le 22 octobre au Venezuela, a été déclaré inéligible.
Une des favorites de l’opposition à la présidentielle 2024, Maria Corina Machado, a été interdite d’exercer toute fonction publique, ce qui théoriquement l’empêche de se présenter, selon un document rendu public vendredi par le Contrôleur général du Venezuela, organe qui surveille les comptes publics.
Maria Corina Machado, 55 ans, était en tête dans certains sondages sur les primaires de l’opposition du 22 octobre, qui veut passer outre ces décisions d’inéligibilité prises par des organes d’État aux mains du pouvoir en place.
Les trois autres principaux candidats de l’opposition à cette primaire Henrique Capriles, déjà deux fois candidat, Juan Guaido, l’ancien «président intérimaire», ou Freddy Superlano, qui avait battu le candidat du pouvoir aux régionales de 2021 dans l’État de Barinas (ouest), ont déjà été eux aussi déclarés inéligibles.
«Irrégularités administratives»
L’opposition a annoncé à plusieurs reprises qu’elle continuerait le processus des primaires avec ces candidats inéligibles, espérant pouvoir faire lever ces condamnations avant la présidentielle de 2024, dont la date reste à fixer. C’était un des principaux points des négociations entre le pouvoir et l’opposition, qui sont au point mort depuis des mois.
«J’ai le devoir de vous informer que Maria Corina Machado Parisca (…) est interdite d’exercer tout poste public (…) depuis le 13 juillet 2015» pour une période de 15 ans, selon la lettre officielle lue par le député José Brito aux journalistes.
Selon le bureau du contrôleur, Maria Corina Machado, qui a entamé sa campagne pour les primaires de l’opposition, aurait commis des «irrégularités administratives» lorsqu’elle était députée (2011-2014). La déchéance imposée en 2015 était à l’origine d’une durée d’un an.
«Schéma de corruption»
Maria Corina Machado est également accusée d’avoir participé à «un schéma de corruption» mené par Juan Guaido, reconnu comme président intérimaire entre janvier 2019 et janvier 2023 par l’opposition et une partie de la communauté internationale rejetant la réélection du président Nicolás Maduro en 2018.
«Nous (le) savions déjà, personne n’est surpris, cela allait venir, mais s’ils (le pouvoir) pensent que cette farce de la disqualification va nous décourager (…) Qu’ils se préparent! On allait déjà fort! Maintenant nous irons encore plus fort, nous irons avec plus d’enthousiasme», a réagi Maria Corina Machado lors d’un meeting.
L’Organisation des États américains (OEA), que le Venezuela a quittée en 2019, a estimé dans un communiqué que «Le régime a recours à des disqualifications pour s’accrocher au pouvoir». Le président de la Colombie voisine, Gustavo Petro a quant à lui estimé qu’«aucune autorité administrative ne devrait retirer les droits politiques d’un citoyen».
Au Venezuela, Henrique Capriles, inéligible depuis 2017 pour 15 ans, a aussi condamné l’inéligibilité de Maria Corina Machado: «Cette disqualification, comme la nôtre et celles d’autres dirigeants de l’opposition, est illégitime, injustifiée et surtout inconstitutionnelle. Maduro et les institutions qu’il contrôle suivent la pire voie en concevant une élection qui n’apportera que plus de crise économique, sociale et politique», a-t-il écrit sur Twitter.