Euro en AngleterreNos grandes tendances avant les quarts de finale
Les premiers matches à élimination directe de l'Euro 2022 auront lieu de mercredi à samedi. On a tenté d'évaluer les chances des diverses équipes en lice.
- par
- Robin Carrel Londres
Enfin! Le premier tour n'a pas été mal du tout et il y a même eu des demi-surprises, notamment avec la qualification de la Belgique et celle de l'Autriche, par exemple. Mais le vrai sel des compétitions estivales – enfin, normalement en été quand ce n'est pas au Qatar – ce sont forcément les matches couperets. On a tenté de passer en revue les quatre affrontements de ce championnat d'Europe en Angleterre.
85% - 15%
Les Anglaises volent littéralement depuis le début du tournoi et ont une arme fatale en attaque avec Beth Mead. De plus, pour beaucoup de «Lionesses», il s'agira clairement du «match de leur vie». En attendant le prochain, forcément, qui, elles l'espèrent toutes, aura lieu à l'occasion de la demi-finale à Sheffield six jours plus tard face aux gagnantes de Suède-Belgique donc la Suède.
Mais attention! Car en Angleterre – dont la sélection a encore une fois été touchée par un cas de Covid mardi, après l’absence de la coach lors du dernier match –, c'est à ce moment-là que la pression commence à faire son effet. Il n'y a pas de raison que les filles soient épargnées par ce qui touche si souvent ces messieurs. Et puis la presse britannique a commencé son habituel travail de sape, forcément (on pense notamment à ce papier du Guardian).
Tout en n'oubliant pas que, face à elle, les Anglaises auront une équipe espagnole qui n'a pas grand-chose à perdre. Les Ibères ont un jeu atypique dans cet Euro et tant le Danemark que l'Allemagne ont avoué avoir adapté leur schéma avant de les rencontrer, lors du tour précédent. Si les Espagnoles mettent enfin au fond toutes les occasions gâchées de la première ronde, la surprise est peut-être au bout de la soirée.
80% - 20%
Les bookmakers anglais sont formels: les Autrichiennes n'ont absolument aucune chance de ne serait-ce qu'inquiéter leurs voisines allemandes, lors d'un quart de finale entre bonnes amies. Douze joueuses de l'Autriche évolue en Bundesliga et personne ne devrait surprendre personne, lors de cette rencontre. Le truc, c'est que les joueuses d'Irene Fuhrmann ont été très intéressantes depuis le début des hostilités. Elles ont sorti la Norvège sans qu'il n'y ait rien à redire, après avoir tenu tête aux Anglaises lors du match d'ouverture devant presque 70'000 personnes (1-0 seulement).
Les Allemandes, elles n'ont surpris personne non plus. Elles ont fait honneur à la réputation de leur football en étant extrêmement solides et réalistes. Leur victoire contre l'Espagne (2-0) a parfaitement illustré leurs forces et on en est toujours à leur chercher des faiblesses. Si l'Angleterre peut compter sur Beth Mead pour empiler les buts, les Allemandes, elles, ont Alexandra Popp. Une buteuse qui aligne aussi les trophées.
Selon plusieurs observateurs, ce sont elles, avec les Françaises, les principales rivales des Anglaises pour le titre continental, qui sera décerné dans dix jours à Wembley. Mais le football féminin allemand est actuellement dans le trouble et tout ne se passe pas bien dans les arcanes fédérales et de la ligue locale. Et pour une équipe qui a dominé l'Europe de 1995 à 2013, ce n'est surtout pas anodin. De quoi penser à une surprise autrichienne? Quand même pas. Mais il y aura sans doute plus match que ce qu'on aurait pu imaginer il y a encore quelques semaines.
90% - 10%
Retrouver les Red Flames à ce niveau est un petit événement en soit. Les Belges ont arraché leur billet pour les quarts de finale au terme d'une partie bouclée à double tour face à de décevantes italiennes (1-0) et pas grand monde ne l'avait vu venir. Lors du deuxième match de poule, elles avaient évité de peu la correction face à la France (2-1). Mais depuis, elles ont écrit l'histoire de leur pays et n'ont strictement rien à perdre face aux vice-championnes olympiques.
La Suède, elle, doit une petite revanche à ses nombreux supporters. Elle n'a pas été brillante lors de la phase de poule (1-1 contre les Pays-Bas, 2-1 contre la Suisse), avant de se lâcher, enfin, face au Portugal (5-0), lors d'une dernière journée de tous les dangers. Mais l'efficacité clinique des Suédoises sur les coups de pieds arrêtés, via le pied de l'extraordinaire Kosovare Asllani, est potentiellement une arme fatale quand les choses sérieuses commenceront.
En prime, les Scandinaves ont tellement l'habitude de ce genre de rencontres - elles ont fait partie des huit meilleures équipes lors des onze championnats d'Europe organisés dans l’histoire - qu'une surprise semble exclue. En prime, les Suédoises, même pas forcément brillantes, trouvent toujours un moyen de marquer au moins une fois. Les «Blagult» ont ainsi inscrit au moins un but lors de leurs 34 dernières rencontres. Autant dire que, à l'instar des deux précédentes rencontres, il ne devrait pas y avoir de surprise non plus dans ce quart de finale.
65% - 35%
C'est l'affiche avec un très grand A de ce premier tour à élimination directe. Les Pays-Bas ont beau être les tenants du titre, ils ne partiront pas pour autant avec les faveurs de la cote face aux Bleues. Ca peut paraître paradoxal, c'est vrai, mais les Bataves n'ont pas donné toutes les garanties de sécurité au premier tour et, sans un double raté de Coumba Sow et sans un banc autrement plus fourni que celui de la Suisse, qui sait ce qui aurait bien pu arriver. Surtout que les Néerlandaises ont connu une cascade de blessures et il reste un doute sur la participation de la géniale Vivianne Miedema.
De l'autre côté du pré, la France arrive en quasi favorite pour le titre continental, à égalité ou presque avec les Anglaises et les Allemandes. Le truc, c'est que les Françaises semblent avoir un problème avec ces satanés quarts de finale de la compétition. Un niveau lors duquel elles sont à chaque fois été éliminées lors des trois dernières éditions de l'Euro et des deux dernières Coupes du monde pour lesquelles elles s’étaient qualifiées.
En prime, la France a perdu en phase de poules sa star parisienne Marie-Antoinette Katoto. La buteuse du PSG a été victime d'une entorse à un genou et c'est tout le château de carte de la sélectionneuse Corinne Diacre qu'il a fallu remettre en place. Les Bleues savent bien qu'il est impossible de la remplacer poste pour poste et vont peut-être s'en remettre à leur milieu Grace Geyoro, auteure d'un triplé en 36 minutes en ouverture face à l'Italie (5-1).