DiplomatieSergueï Lavrov arrive en Chine avant Vladimir Poutine
Vladimir Poutine doit se rendre à Pékin cette semaine, où la Chine accueille plus de 130 pays de mardi à mercredi pour les 10 ans des Nouvelles routes de la soie.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est arrivé à Pékin, a annoncé Moscou lundi, en amont d’une visite attendue en Chine du président russe Vladimir Poutine pour le troisième forum des Nouvelles routes de la soie.
Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué que Sergueï Lavrov se trouvait dans la capitale chinoise avec une délégation russe, sur X, anciennement Twitter. Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi l’a reçu lundi. Pékin accueille les représentants de quelque 130 pays, de mardi à mercredi, pour les dix ans des Nouvelles routes de la soie, dont l’appellation officielle est «La Ceinture et la Route».
L’ambitieux projet lancé sous l’impulsion du président chinois Xi Jinping vise à améliorer les liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe, l’Afrique et à financer la construction de ports, de voies ferrées, d’aéroports ou de parcs industriels via des milliards de dollars de prêts chinois. En septembre, Vladimir Poutine avait déclaré au ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi qu’il avait accepté l’invitation de son homologue Xi Jinping à participer au sommet.
Amitié «sans limites»
Dans une interview avec la chaîne d’État chinoise CGTN en amont de sa visite, Vladimir Poutine estimé que les Nouvelles routes de la soie étaient un projet «mutuellement bénéfique». «Le président Poutine a relevé qu’un monde multipolaire est en train de prendre forme et que les concepts et initiative mis en avant par le président Xi Jinping sont très pertinents et importants», a rapporté CGTN.
Depuis le déplacement du numéro un chinois au Kremlin en mars dernier et face à l’isolement accru de la Russie, Moscou et Pékin prônent un renforcement de leur coopération économique et militaire dans le cadre d’une amitié officiellement qualifiée de «sans limites».
Ces derniers mois, le président russe a renoncé à assister à plusieurs sommets internationaux hors des frontières de son pays à cause d’un mandat d’arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) pour la «déportation» d’enfants ukrainiens.
Une première depuis la guerre
Il a néanmoins effectué le 12 octobre un premier voyage à l’étranger depuis l’émission de ce mandat d’arrêt, en se rendant au Kirghizistan, notamment pour une rencontre avec son homologue kirghiz Sadyr Japarov et prendre part à un sommet regroupant des ex-républiques soviétiques.
Sa visite très attendue en Chine serait son premier déplacement dans l’une des grandes puissances mondiales depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Pékin a refusé de condamner la guerre en Ukraine afin de se positionner en tant que partie neutre, tout en offrant à Moscou un soutien diplomatique et financier essentiel.
Plusieurs chefs d’État sont arrivés à Pékin en amont du forum des Nouvelles routes de la soie, selon l’agence officielle Chine nouvelle, dont le premier ministre hongrois Viktor Orban, le président du Chili Gabriel Boric, celui du Kenya William Ruto et le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.