AustralieDécouverte d’un énorme corail de plus de 400 ans
C’est la colonie la plus large et la sixième plus haute de la Grande Barrière et elle date d’avant la colonisation du continent.
- par
- Michel Pralong
Des scientifiques australiens ont fait une découverte de taille: l’une des plus grandes et plus anciennes colonies de coraux de la Grande Barrière australienne. Du genre des porites, qui sont justement des coraux massifs, avec des structures en forme de doigts, cette masse mesure plus de 10 mètres à sa base et plus de 5 mètres de haut. Ce qui en fait la plus large et la sixième plus haute de la Grande Barrière, selon l’étude publiée le 19 août dans «Scientific Reports».
Ce qui est également étonnant chez «Muga Dhambi», comme ce corail a été baptisé (ce qui veut dire «gros corail» dans la langue du peuple Manbarra, qui sont les autochtones habitants des îles Palm près d’où cette découverte a eu lieu), c’est son âge. Il daterait de 421 à 438 ans, selon LiveScience. Soit d’avant la colonisation de l’Australie, qui a débuté en 1788.
Ils privilégient la hauteur
Ce sont des plongeurs en apnée qui ont trouvé ce corail record au large de Goolboodi, au nord-est de l’Australie. Pour Nathan Cook, scientifique marin chez Reef Ecologic, une ONG australienne spécialisée dans les coraux, «Muga Dhambi» est sans doute l’une des plus anciennes structures de la Barrière. «Ces colonies massives se développent dans une forme hémisphérique, privilégiant probablement la largeur à la hauteur pour la stabilité, a-t-il déclaré. Il est difficile pour une espèce de corail dur de grandir vraiment sans se casser».
Ce récif se situe à l’extérieur de la Grande Barrière mais, selon Nathan Cook, on pourrait trouver des colonies de porites encore plus grandes dans la Barrière elle-même. «Il y a de nombreux coins inexplorés. De plus grandes colonies de coraux attendent peut-être d’être découvertes par des scientifiques intrépides».
La colonie est en très bonne santé avec 70% de coraux vivants et le reste étant recouvert d’éponges et d’algues non symbiotiques. Ce qui est assez exceptionnel en raison des effets dévastateurs que le réchauffement climatique a sur les coraux. «Les coraux comme celui-ci deviennent de plus en plus rares. En étant optimistes, nous espérons que «Muga Dhambi» survivra encore de nombreuses années, mais il faudra un grand changement dans l’impact qu’ont les activités humaines».