Mer RougeLes Houthis mis sous pression pour cesser leurs attaques
Les Houthis continuent d’attaquer des navires marchands en mer Rouge, ce qui pousse certains armateurs à éviter cette zone et à contourner l’Afrique.
![Les Houthis ont affirmé mercredi avoir mené une «opération» contre un navire du transporteur français CMA CGM en mer Rouge. Les Houthis ont affirmé mercredi avoir mené une «opération» contre un navire du transporteur français CMA CGM en mer Rouge.](https://media.lematin.ch/4/image/2024/01/03/3449cca1-5edf-483b-8b79-e24077b6d24d.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=a14575769e16b7ae378164847defe98e)
Les Houthis ont affirmé mercredi avoir mené une «opération» contre un navire du transporteur français CMA CGM en mer Rouge.
AFPUne coalition de pays menés par les États-Unis ont exhorté mercredi les Houthis du Yémen à cesser «immédiatement leurs attaques illégales» de navires marchands en mer Rouge, faute de quoi ces rebelles, proches de l’Iran, en assumeront les «conséquences». L’avertissement intervient alors que la multiplication des attaques dans cette zone stratégique, qui voit passer 12% du commerce maritime mondial, ont poussé certains armateurs à éviter la mer Rouge, faisant flamber les coûts du transport.
«Un nombre important de sociétés, environ 18 transporteurs, ont déjà décidé de dérouter leurs navires autour de l’Afrique du Sud afin de réduire (le risque) d’attaques», a déclaré au siège de l’ONU le chef de l’Organisation maritime internationale (OMI) Arsenio Dominguez, lors d’une réunion du Conseil de sécurité. Les Houthis ont affirmé mercredi avoir mené une «opération» contre un navire du transporteur français CMA CGM en mer Rouge.
L’armée américaine avait indiqué plus tôt que deux missiles avaient été tirés mardi soir par les Houthis dans une zone où se trouvaient plusieurs navires marchands, près du détroit stratégique de Bab el-Mandeb, «sans faire de dommage». L’attaque de mardi soir était la 24e du genre depuis la mi-novembre, selon le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom).
«Très clair»
«Notre message doit être clair: nous demandons l’arrêt immédiat de ces attaques illégales et la libération des navires et des équipages détenus illégalement», a affirmé cette coalition de 12 pays dans un communiqué diffusé par la Maison-Blanche.
«Les Houthis devront porter la responsabilité des conséquences s’ils continuent à menacer des vies, l’économie mondiale et la libre circulation du commerce dans les voies navigables essentielles de la région», ajoute le texte. Les États-Unis, l’Australie, Bahreïn, le Canada, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, le Danemark et les Pays-Bas en sont signataires.
S’exprimant sous couvert de l’anonymat, un haut responsable américain a insisté auprès des journalistes sur cet «avertissement très clair donné» aux Houthis, disant ne pas s’attendre à ce qu’il y en ait d’autres. Il a précisé que le président Joe Biden a «discuté d’options» avec son cabinet de sécurité le jour de l’An lorsqu’il se trouvait aux îles Vierges.
Les États-Unis estiment en outre que les missiles utilisés par les Houthis «proviennent très clairement d’Iran». Si elle les soutient politiquement, la République islamique dément toutefois fournir du matériel militaire aux rebelles, en guerre contre le gouvernement yéménite depuis 2014 et qui contrôlent une bonne partie du territoire du pays, le plus pauvre de la péninsule Arabique.
«Liberté de navigation»
Le premier ministre britannique Rishi Sunak a pour sa part déclaré sur X (ex-Twitter) que «les Houthis doivent mettre fin à leurs attaques meurtrières et déstabilisantes». «Le Royaume-Uni prendra toujours des mesures pour défendre la liberté de navigation», a-t-il ajouté. Londres s’est dit «prêt à prendre des actions directes» contre les Houthis, avait déjà averti lundi le ministre de la Défense britannique Grant Shapps dans le Daily Telegraph.
Les rebelles, soutenus par l’Iran, multiplient les attaques de drones et de missiles au large des côtes yéménites, affirmant agir en solidarité avec Gaza, bombardé et assiégé par Israël après les attaques perpétrées par le Hamas palestinien le 7 octobre. Les Houthis ont prévenu qu’ils viseraient les navires ayant des liens avec Israël circulant en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandeb, qui sépare la péninsule Arabique de l’Afrique.
Les États-Unis ont déjà déployé un porte-avions, l’USS Dwight D. Eisenhower, dans la région. De son côté, la Grande-Bretagne a envoyé un destroyer, le HMS Diamond, pour renforcer la force de protection maritime britannique déjà présente dans le secteur. Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre américains, français et britanniques qui patrouillent dans la zone, tandis que les États-Unis ont mis en place une force multinationale de protection maritime en mer Rouge.