Passion - Une dresseuse valaisanne pour l’amour d’un mustang

Dans le monde équestre, les mustangs sont des chevaux pas tout à fait comme les autres. La monture mythique des cow-boys, popularisée par maints westerns, vit normalement en troupeau à l’état sauvage dans l’Ouest américain. Sa population fait l’objet d’un contrôle constant et, chaque année, certains sont capturés pour être «adoptés» par des passionnés. Certains chevaux font le voyage jusqu’en Europe pour trouver preneur. Mais, avant de les vendre, il s’agit de les dresser.

La valaisanne Gilliane Senn est artiste équestre et dresseuse. Elle a accepté le mandat de dresser Smaran, un mustang venu au mois de mai des plaines de l’Oregon par avion jusqu’à Francfort. Depuis quatre mois, elle a mis toute son énergie pour en faire un compagnon parfait. Mais ce week-end, il doit être vendu aux enchères à l’occasion du rendez-vous annuel du Mustang Makeover Germany, à Aix-la-Chapelle en Allemagne.

Durant ces mois de travail intensif, à Serrières, en Saône-et-Loire (F), l’artiste équestre valaisanne est littéralement tombée sous le charme de cet animal de quatre ans, qu’elle décrit ainsi: «Smaran a une âme pure et beaucoup de charisme. Un cheval merveilleux au grand cœur! Il est calme et veut plaire à l’homme… » Du coup, la perspective de s’en séparer est vécue comme un véritable crève-cœur: «Je ne me vois pas lui faire vivre une nouvelle séparation, un nouvel arrachement. Il m’a tant donné. Après s’être fait capturer, avoir pris l’avion et avoir été apprivoisé, je ne veux pas qu’il soit à nouveau déraciné.»

Maintenant que Smaran est dressé, sa vente pourrait rapporter 15 000 euros (16 000 fr.) aux organisateurs du Mustang Makeover Germany. Bien décidée à garder ce cheval, Gilliane Senn a donc lancé une cagnotte Leetchi avec des vidéos pour illustrer sa relation fusionnelle avec l’étalon. Son histoire a même fait l’objet d’un reportage sur France 3 Région le 17 août dernier, ce qui a boosté les promesses de dons. À ce jour, 8685 euros ont été récoltés grâce à 214 donateurs. Et, selon sa mère, Chantal Senn, qui vit à Martigny, deux contributeurs supplémentaires pourraient intervenir au final pour que le cheval reste auprès de sa maîtresse.

Comme dans un western, le suspense reste entier jusqu’à la dernière chevauchée… Les secours (financiers) arriveront-ils à temps pour sauver Smaran? Dénouement: ce week-end.