Coupe du monde féminine 2023: Chloe Kelly, la femme qui tire plus fort que les hommes

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Coupe du monde féminine 2023Chloe Kelly, la femme qui tire plus fort que les hommes

L’attaquante anglaise a frappé un penalty à plus de 110 km/h, l’autre jour face au Nigéria. Aucun tir n’a atteint une telle vitesse la saison dernière en Premier League masculine.

Simon Meier
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Simon Meier
Chloe Kelly, déjà héroïne de la finale de l’Euro 2022, n’est pas pour rien dans le bon parcours de l’Angleterre au Mondial australien.

Chloe Kelly, déjà héroïne de la finale de l’Euro 2022, n’est pas pour rien dans le bon parcours de l’Angleterre au Mondial australien.

AFP/Brenton EDWARDS

Les clichés et les idées reçues tombent les uns après les autres, lors de cette neuvième édition de la Coupe du monde féminine. Chloe Kelly a même mis un monstrueux coup de pied – c’est le cas de le dire… – aux fesses des préjugés. Lundi passé, en huitième de finale, l’attaquante anglaise a inscrit le penalty décisif contre le Nigéria. Outre le poids de la qualification, son tir revêtait une autre portée, une saveur supplémentaire.

On venait de voir filer là le ballon le plus rapide de l’histoire de la Coupe du monde féminine. Mieux, flashé à 110,79 km/h selon les données officielles à disposition, le projectile s’avère plus puissant que le plus puissant des shoots enregistrés durant toute la saison dernière en Premier League… masculine (signé Saïd Benrahma, de West Ham United, à 107,2 km/h).

Experts consultés

Étonnant, non? Oui, à tel point que le «Guardian», subjugué, a interrogé une demi-tripotée d’experts afin d’expliciter – en partie – les choses. «La vitesse de la balle est déterminée par la vitesse du pied qui tire au moment où il entre en contact avec le ballon, ainsi que par l’efficacité de l’impact pied-ballon en termes de transfert d’énergie», résume par exemple Alexandra Atack, Professeure en biomécanique à la St Mary’s University de Twickenham.

Pour condenser et vulgariser les propos tenus aussi par Ken Bray, un Docteur en ingénierie de Bath, qui a notamment consacré une étude au penalty scientifiquement parfait, on dira que Chloe Kelly, 25 ans, a réussi un petit chef-d'œuvre d’efficacité, de coordination, de force et de géométrie élastique. Mouvement des hanches et du genou, angle d’inclinaison de la jambe d’appui, rotation du haut du corps, rigidité de la cheville au moment de l’impact, zone du pied touchée… Tous les paramètres étaient parfaitement imbriqués dans la même fraction de seconde, en plus des muscles, de la volonté et du talent de la joueuse de Manchester City, pour déboucher sur un sacré coup de pétard. Et voilà que ce dernier explose à la figure des préjugés.

Quant à Chloe Kelly, qui avait déjà marqué le but victorieux contre l’Allemagne en finale du dernier Euro, elle aura peut-être l’occasion de battre son propre record mercredi. L’Angleterre, qui a battu la Colombie (2-1) samedi en quarts, disputera sa demi-finale contre l’Australie à Sydney.

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