HumeurRetour à la bougie cet hiver: l’alarmisme monte en puissance
Il faudra prendre les choses du bon côté: les coupures de courant annoncées par le président de la Commission fédérale de l’électricité amèneront sans doute de la magie dans les maisons.
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Les pannes pourraient tomber durant les Fêtes de fin d’année.
Getty ImagesCe n’est pas n’importe qui. L’ancien conseiller d’État et conseiller aux États bernois, aujourd’hui président de la Commission fédérale de l’électricité (EICom), Werner Luginbühl, prévoit que des coupures d’électricité auront lieu cet hiver et qu’il faut s’y préparer en faisant un stock de bougies. Son annonce dans la «NZZ» a fait le buzz du dimanche. Heureusement que la canicule de la semaine était derrière, sinon la simple vision d’une flamme nous aurait fait suer davantage.
Qu’importe, en matière d’énergie, il faut prendre les choses du bon côté. Les coupures amèneront de la magie dans les maisons, surtout si elles tombent durant les Fêtes de fin d’année. Ce sera encore plus merveilleux, s’il se mettait à neiger à la fenêtre. Les adolescents laisseront tomber un moment leurs smartphones, qui ne fonctionnent pas à la cire. Ce sera aussi l’occasion de faire de la place dans nos congélateurs, si la panne est assez longue.
Un signal de décroissance
Cela fera surtout de beaux souvenirs, aussi beaux que ceux des dimanches sans voiture chez les personnes de plus 55 ans. Seuls les boomers ont vécu ces événements. En 1973, en raison du choc pétrolier, la Suisse avait décrété trois dimanches sans voitures. Plus de pétrole, plus de bagnole. Qui n’a pas vécu ces journées hors du temps, ne peut se les imaginer. Aujourd’hui, plus d’électricité, plus de lumière. Cette promesse bernoise d’un «retour à la bougie» en hiver sonne comme un signal de décroissance, un signe tangible du monde d’après, que l’on attend toujours. À voir.
Les bougies comme le PQ
Quoi qu’il en soit, dès aujourd’hui, les bougies devraient partir comme des petits dans les grandes surfaces, comme lors de la ruée sur le PQ au début de la pandémie. L’appel du président Luginbühl de l’ElCom ne devrait pas rester lettre morte chez la majorité des gens inquiets par nature. À se demander s’il n’est pas actionnaire d’une fabrique de chandelles! Cela donnerait au moins une explication raisonnable à ses propos alarmistes. En tout cas, si l’alarmisme produisait de l’électricité, le problème serait vite réglé.